La 30e édition de l’Afrobasket masculin débute, ce matin, à Kagali. La Tunisie, qui ouvre le bal contre la Guinée, est favorite dans la course à sa propre succession. Mais le Nigeria et le Sénégal sont de sérieux clients pour le titre.

La course pour la succession de la Tunisie, championne d’Afrique en titre, va démarrer ce matin à Kigali. Les seize sélections nationales participantes sont réparties en quatre groupes de quatre équipes chacun. Les équipes classées premières de chaque poule se qualifieront directement pour les quarts de finale. Celles classées deuxième et troisième de chaque groupe joueront les barrages qualificatifs aux quarts de finale, sous forme de matches à élimination directe. Les quatre vainqueurs de chaque rencontre compléteront le tableau des quarts de finale.

Le tenant du titre ouvre le bal contre la Guinée, à 8 h 30 GMT, pour le compte de la première journée de la 30e édition de l’Afrobasket masculin. Les Tunisiens sont favoris à leur propre succession pour un 3e sacre continental, après ceux de 2011 et 2017. L’équipe tunisienne se singularise par la stabilité de son effectif dont la plupart des joueurs évoluent dans le championnat local. Depuis une décennie, les Aigles de Carthage ont gardé presque la même ossature. En plus, sur les cinq joueurs clés des succès de 2011 et 2017, seul Mouhamed Hadidane manque à l’appel. Makram Ben Romdhane, meilleur rebondeur en 2017, Salah Mejri, Radhouane Slimane et Mourad El Mabrouk, de l’équipe-type de la Fiba en 2017, seront de la campagne à Kigali. Ils auront également un renfort de taille, avec le retour de l’Américain naturalisé tunisien, Michael Roll, qui avait déjà pris part à l’Afrobasket-2015. Avec son nouveau coach Dirk Bauermann, la Tunisie compte garder sa couronne continentale et être la première nation à l’avoir réalisé durant cette décennie. L’Angola est la dernière équipe à avoir réussi à garder le trophée après l’avoir remporté l’édition précédente. Pour ce faire, les Tunisiens peuvent aussi compter sur la longue expérience du technicien allemand. Bauermann a coaché lors de trois éditions de la Coupe du monde (1994, 2006 et 2010) et il a été à la tête de l'Allemagne lors de quatre éditions consécutives du l’Eurobasket, entre 2005 et 2011. Bauermann a dirigé la Pologne lors de l’Eurobasket-2013 et il a entraîné l'Iran en 2015.

Le Nigeria et le Sénégal à l’affût

Classés respectivement 2e et 3e lors de la dernière édition, le Nigeria et le Sénégal sont les principaux challengers des Aigles de Carthage. Les D’Tigers ont réussi à faire tomber l’Angola de son piédestal en 2015, année de leur premier sacre continental. Même s’ils n’ont pas gardé la médaille d’or en 2017, les Nigérians se sont imposés comme l’une des meilleures sélections nationales du basket masculin africain.

D’ailleurs, le Nigeria est la seule équipe africaine présente aux derniers Jeux olympiques, Tokyo-2020. Malheureusement, leur campagne au Japon n’a pas été fameuse, avec trois défaites en autant de sorties face à l’Australie, l’Allemagne et l’Italie. Pourtant, ils avaient réussi la prouesse de battre en matches de préparation le Team USA et l'Argentine à Las Vegas. Contre toute attente, le Nigeria se présentera à Kigali avec un groupe complétement remanié. La liste du coach Mike Brown ne contient aucun des joueurs présents à Tokyo. L’effectif des D’Tigers est composé d’éléments provenant des championnats européens, notamment français, et un mélange de joueurs évoluant dans le championnat local et un peu sur le continent. Ce qui pousse certains observateurs à écarter le Nigeria des favoris de cet Afrobasket. L’entraineur a-t-il réussi à mettre en si peu de temps un groupe compétitif ? On aura l’occasion d’apprécier la valeur de cette équipe lors de sa première apparition, ce mercredi, contre le Mali (10 h).

Cette absence des cadres de l’équipe du Nigeria place ainsi le Sénégal dans une bonne posture pour concurrencer la Tunisie pour le titre. Présents dans le dernier carré durant les trois dernières éditions, les Lions nourrissent l’ambition de reconquérir le trophée derrière lequel ils courent depuis 1997. ‘’Nous allons tout faire pour gagner le trophée’’, avait déclaré le capitaine Youssoupha Ndoye lors de la cérémonie de remise du drapeau national. L’équipe du Sénégal a également connu de grands changements par rapport au dernier Afrobasket. C’est d’abord le staff technique qui a changé, avec l’arrivée de Boniface Ndong sur le banc de la sélection. L’ancien international sénégalais a fortement remanié le groupe, avec beaucoup de jeunes joueurs qui ont intégré la Tanière. Sur les 12 retenus pour la campagne de Kigali, seuls trois joueurs étaient présents, il y quatre ans. Il s’agit du capitaine Youssoupha Ndoye, Gorgui Sy Dieng et Maurice Ndour. Le Sénégal dispose dans ses rangs du meneur Pierria Henry, d’origine américaine, sur lequel le sélectionneur fonde beaucoup d’espoir. ‘’Sans lui (Pierria Henry) on ne peut pas gagner l’Afrobasket’’, avait reconnu le coach. Le Sénégal effectue son entrée en lice, mercredi, contre l’Ouganda (16 h).

LOUIS GEORGES DIATTA