Elle va impacter plus de 300 000 ménages

La centrale West African Energy (WAE) du Cap des Biches a été allumée hier. Ayant mobiliser un financement de283 milliards F CFA, elle est attendue pour impacter plus de 300 000 ménages.
Après plus de 4 ans de construction, l’allumage officiel de la centrale West African Energy (WAE) du Cap des Biches a eu lieu hier. D’après le Directeur Général de la Société nationale d’électricité Senelec, qui présidait cette rencontre, c’est le démarrage en termes de synchronisation du réseau. C'est ce qu'on appelle, renseigne Papa Toby Gaye, le premier allumage, ou en anglais, le « first fire ». Selon lui, il s’agit d’une étape importante, qui consiste à allumer la turbine et à atteindre une certaine vitesse.
Ladite centrale, souligne le DG, marque une étape importante, car c'est la première fois que des investisseurs sénégalais vont chercher un financement pour développer une centrale de cette envergure. Également, souligne M. Gaye, elle répond à une demande actuelle, car le Sénégal a besoin de cette centrale pour passer la pointe qui va venir. ‘’Dès le mois de juin, nous aurons les pics de solaire et il faudra que nous ayons au moins 100 MW disponibles au niveau de cette centrale pour pouvoir satisfaire la demande’’, renseigne-t-il.
Mais surtout, dit-il, cette centrale doit fonctionner au gaz. Donc, elle va participer de manière générale à la réduction des coûts de l'électricité. « Autant de points qui font que cette centrale est extrêmement importante dans le dispositif énergétique du Sénégal. Elle est considérée comme l'une des plus grandes centrales électriques du pays, car en termes de puissance, elle va produire 300 MW. Cela sera la plus grande puissance de ce pays. En termes d'impact sur la population, on peut estimer le nombre de ménages à plus de 300 000 », informe M. Gaye.
Qui souligne que la réalisation de la centrale a nécessité un financement de 283 milliards F CFA.
Maintenant que la centrale est prête, place aux tests. ‘’La prochaine étape, après celle d’hier, sera la synchronisation. Mais avant cela, nous devrons effectuer d'autres tests. Il faut faire les tests de protection pour s'assurer que lorsque cela va entrer dans le réseau, la centrale le fera de manière sécuritaire. Ensuite, il y aura des tests de performance pour voir quelles sont les conditions économiques, combien cela consomme pour produire 1 kWh. Nous allons faire ce qu'on appelle le « load rejection ». C'est-à-dire que si nous perdons la centrale, quelle est la stabilité ? Est-ce que cela va rendre le réseau instable ? Nous allons faire une batterie de tests avant d'arriver au test final. D'ici le 16 ou le 18 avril, nous allons faire les tests de synchronisation. C'est à ce moment-là que nous allons synchroniser le réseau et la centrale », a expliqué le DG de Senelec.
Le Dg prudent sur la baisse du coût de l’électricité
Par contre, s’agissant de la question de la baisse du coût de l’électricité, il s’est montré très prudent. « C’est une question assez difficile, mais il faudrait que les gens comprennent ce que nous disons. Aujourd'hui, la centrale, lorsqu'elle fonctionne au gaz, peut contribuer à la réduction. Mais cette seule centrale ne peut pas réduire le coût. Effectivement, elle va participer à la réduction, parce qu'elle aura un coût qui dépendra aussi du coût du gaz. Si nous avons du gaz à 9 $ par mm BTU, la centrale va produire entre 40 et 45 fois un maximum de kWh. Cependant, aujourd'hui, la demande est d'environ mille et quelques mégawatts. Cette centrale peut avoir un impact, mais ne va pas réduire de façon drastique. Ce qui nous permettra de réduire le coût de l'électricité, c'est l'ensemble des mesures que les autorités sont en train de prendre pour garantir la demande de gaz dont nous avons besoin dans toutes les centrales que nous sommes en train de convertir », a indiqué le DG.
Pour lui, c'est à ce moment-là que nous obtiendrons la baisse qui impactera la population.
CHEIKH THIAM