Le Sytjust en grève illimitée, prochainement
Si leurs revendications ne sont pas prises en charge, d’ici le 27 décembre prochain, les travailleurs de la justice comptent paralyser le système, à travers une grève illimitée.
L’image est rare, voire inédite : des travailleurs de la justice battant le macadam. Hier, en appelant à une marche de protestation, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a marqué les esprits. Par contre, il a raté le pari de la mobilisation. Puisque les rangs étaient clairsemés, lors de la marche qui a conduit les travailleurs de la place de l’Obélisque au rond-point de la Rts. Mais tout porte à croire que l’essentiel, pour ces syndicalistes, était ailleurs : la satisfaction de leurs revendications et montrer au gouvernement leur détermination à obtenir gain de cause.
‘’Au terme du protocole que nous avons déposé, ce 27 décembre, les travailleurs de la justice iront vers une grève illimitée. Les désagréments qui seront causés aux usagers seront imputables à ce gouvernement. On va se battre pour l’amélioration de nos conditions d’existence. Nous avons en face un gouvernement qui ne respecte pas ses engagements’’, fulmine le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la justice. Me El Hadj Ayè Boune Malick Diop estime que les hommes et les femmes qui travaillent dans le secteur de la justice sont des ‘’marginaux’’ du ministère de la Justice. Ils sont victimes d’un mauvais plan de carrière et d’un manque de considération de leur tutelle.
‘’Il (le ministre de la Justice) ne respecte pas ses engagements. Depuis 8 mois, il n’y a aucun fantôme de matérialisation des engagements que le président avait pris. On a compris que notre ministre de tutelle est en train de poser des actes allant dans le sens de pourfendre toutes les volontés politiques exprimées par le président de la République’’, poursuit Me Diop dans sa diatribe. Leur espoir d’une vie meilleure, dit-il, est ‘’hypothéqué’’ par le fait que les 5,297 milliards qui avaient été inscrits à la rubrique des dépenses de personnels du ministère de la Justice, ont été ‘’torpillés’’ par Ismaïla Madior Fall qui, accuse-t-il, est allé voir le président pour lui dire que ‘’cela fait trop d’argent pour les travailleurs de la justice’’.
‘’Une loi de finances a été votée. Il ne restait qu’à payer, mais rien n’a été fait à cause de lui. Nous fustigeons aussi l’attitude du ministre de l’Economie et des Finances qui avait ordonné le retrait de la mise en solde qui avait été effectuée. Nous lui demandons de procéder aux paiements des sommes qui nous ont été ponctionnées. Ce n’est pas sérieux et c’est scandaleux pour un Etat de droit’’, s’étrangle Me El Hadj Ayè Boune Malick Diop.
Ces propos et ce sentiment qui anime Me Diop sont partagés par les manifestants qui dénoncent le comportement ‘’cavalier’’ du ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall qui, à leurs yeux, est la cause de tous leurs ‘’désarrois’’ et ‘’difficultés’’. Les syndicalistes expliquent qu’ils ont été reçus par le président de la République qui s’est engagé à satisfaire toutes leurs doléances. Il a donné des instructions fermes à Ismaïla Madior Fall et au ministre du Budget. Mais, depuis lors, soutient Me Diop, ils ont constaté que leur ministre de tutelle ne pose que des actes allant dans le sens de ‘’réduire’’ à néant les engagements et les promesses faits aux travailleurs de la justice.
D’où leur radicalisation.
CHEIKH THIAM