7 personnes déférés au Parquet
La section de recherches de la gendarmerie a déféré au Parquet sept individus impliqués dans l'arraisonnement d'un navire de guerre déclassé au large des côtes sénégalaises. Les prévenus ont bénéficié d'un retour de Parquet.
Il y a de nombreux développements dans l'affaire du navire de guerre arraisonné aux larges des côtes sénégalaises, révélée en exclusivité par EnQuête. Plusieurs protagonistes ont été déférés au Parquet, en attendant l'arrestation d'autres complices. Toutefois, Christopher Neil, Robert Armand Dayli, Christopher Tracey, Alexandre Thomas, Amadou Moustapha Sarr, ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Meissa Diop, ancien pilote, Samir Mourad, libano-syrien, ont bénéficié hier d'un retour de parquet. Tout porte à croire que cette affaire, très mal vécue par les autorités étatiques, va être confiée à un cabinet d'instruction.
Les prévenus sont poursuivis pour détournement de mission, séjour irrégulier, association de malfaiteurs, embarquement clandestin et violation de la zone maritime. En effet, le navire de guerre portant le nom de ''Defender'' a été arraisonné par des commandos marins, un corps d'élite de l'Armée sénégalaise, après que sa présence a été constatée dans nos eaux. Ensuite, le navire, délesté de son arsenal de guerre, avait été conduit à la rade de la Marine, au port de Dakar ; et son équipage, composé de quatre anciens militaires britanniques, mis aux arrêts. Ces derniers, indique une source, ont travaillé dans la surveillance pour une société de sécurité. Tandis que le ''Defender'', selon la même source, appartenait au Sultanat d’Oman. Le navire de guerre avait été ''déclassé pour servir de bateau de plaisance''.
Samir Mourad, l'argentier
L'une des personnes-clés de cette affaire semble être Samir Mourad. Considéré comme très riche, il est propriétaire de la société Prima Centurie. Une structure créée cette année, qui veut se spécialiser dans la haute sécurité et la sûreté sur terre, sur mer et dans les airs. Prima Centurie se veut une société d'escorte, notamment dans les zones de conflit. Dans cette affaire, une autre personne est activement recherchée par la section de recherches de la gendarmerie. Il s'agit d'un français dont le prénom est Mathieu. Il est impliqué dans la création de cette société qui, semble-t-il, est dans une phase d'obtention des autorisations nécessaires auprès des services du ministère de l'Intérieur du Sénégal.
Il faut également souligner l'arrestation surprise de Amadou Moustapha Sarr, dit Toto, ancien directeur général de la Sûreté nationale, dans cette affaire. D'autant plus qu'il jouit d'une bonne réputation dans la police qu'il connaît bien. Il aurait été compromis par une lettre qui a permis au navire d'accoster au port de Dakar.
Gaston COLY
La police est dans tous ses états
L'arrestation de l'ancien directeur général de la Sûreté nationale Amadou Moustapha Sarr, dit Toto, est pilule amère qui a du mal à passer. Car l'ancien DGSN est considéré comme une institution au sein de la police nationale. C'est un ancien maître du renseignement qui a fait les beaux jours de la police. Ainsi, les limiers ont décidé de ne pas laisser passer ''l'affront''. En représailles, on menace de sortir dans les jours à venir ''un dossier explosif'' sur la section de recherches de la gendarmerie. |