Publié le 7 Oct 2023 - 22:25
ARRESTATION D'ALIOU SANÉ

Y en a marre monte au créneau

 

En conférence de presse ce vendredi, le mouvement Y en a marre a fustigé l'arrestation de son coordonnateur Aliou Sané.

 

L'arrestation d’Aliou Sané a poussé, hier, le mouvement Y en a marre à tenir une conférence de presse pour dénoncer cette "énième décision arbitraire" de la justice.

En effet, réunis à leur siège sis à l'Unité 16 des Parcelles-Assainies, les camarades M. Sané ont fustigé ce qu'il considère comme un acte inqualifiable et injustifiable. "L'arrestation de monsieur Aliou Sané n'a aucun fondement. Nous sommes en face d'une désinvolture de la justice, une justice partisane, à deux vitesses. Nous sommes arrivés à une situation où le Sénégal est comparable à une énorme prison à ciel ouvert. Nous sommes tous en sursis", a soutenu le rappeur Thiat et membre du mouvement. 

Face à cette épée de Damoclès qui semble planer sur la tête des membres de l'opposition et autres membres de la société civile, le rappeur du groupe Keurgui Crew assure que la lutte ne sera pas abandonnée. "L'objectif du pouvoir est de museler toutes les voix discordantes, à l'approche de la Présidentielle. Mais qu'il sache que nous n'allons pas nous taire. Nous continuerons le combat constitutionnel pour la liberté d'expression, pour la démocratie et le retour de l'État de droit au Sénégal. Le musèlement ne fera que renforcer notre détermination à faire face à cet excès de pouvoir manifeste".

Monté aussi au créneau, Fou Malade s'est senti trahi vis-à-vis des agissements de la justice. "En 2012, entre les deux tours de la Présidentielle, le président actuel était venu magnifier le travail abattu par le mouvement Y en a marre. Il en avait aussi profité pour requérir le soutien de notre plateforme. Après son élection, le chef de l'État nous avait même proposé d'intégrer les instances de décision. Ce que nous avions bien évidemment catégoriquement refusé. Car nous ne voulions pas avoir les mains liées. En partant de ce petit rappel, nous ne comprenons pas certains comportements de l'État vis-à-vis de Y en a marre. Notre pressentiment est qu'il s'est opéré un recul démocratique, depuis plusieurs années maintenant", a analysé Fou Malade.

Au nom de la solidarité intra société civile, la plateforme Forces vives du Sénégal est venue prêter main-forte à Y en a marre. "Alioune Sané est une personne éprise de paix et de justice, un vrai combattant de la démocratie. Dans cette affaire, c'est donc lui la victime et non le bourreau. Notre démocratie et les libertés d'expression sont considérablement entamées aujourd'hui. La preuve, notre plateforme Forces vives du Sénégal a reçu huit refus de demande de manifestations pacifiques, depuis sa création", a témoigné le coordonnateur de F24, Mamadou Mbodj.

"Si toutes ces forfaitures sont rendues possibles aujourd'hui, explique M. Mbodj, c'est parce que la présidence, son ministre de la Justice et son procureur inclus, a beaucoup trop de pouvoirs. En un mot, nous sommes en face d'un hyperprésidentialisme qu'il faudra combattre afin d'éviter certaines dérives autoritaires".

Mamadou Diop 

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