La régulation pour un meilleur service
La presse en ligne et les web radios vont bientôt avoir un cahier de charges pour une meilleure amélioration de leur service. C’est dans ce cadre qu’un atelier de réflexion de trois jours s’est ouvert depuis hier, à Saly, en présence du ministre de la Culture et de la Communication et des professionnels de l’information et de la communication.
Le constat est presque unanime. La presse en ligne est un secteur émergeant et jeune qui n’a eu qu’une dizaine d’années. Pourtant, elle a déjà marqué son empreinte dans l’espace médiatique sénégalais. Mais avec un manque de régulation entraînant des dérives, le président des éditeurs et des professionnels en ligne, Ibrahima Lissa Faye, estime qu’il est temps de prendre en charge la situation et de la canaliser. ‘Face aux critiques, manquements, dérives, nous nous sommes dit qu’il faut réguler le secteur pour mieux appréhender tout le monde’’, déclare-t-il.
Pour plus d’efficacité, les séminaristes sont divisés en trois commissions de travail : une commission pour la charte, une autre pour la régulation et une troisième et dernière commission sur le modèle économique. Pour les deux premières commissions, leur travail va concerner le code de la presse puisque dans l’ancien code, on avait juste effleuré le cas de la presse en ligne. ‘’Ce travail va nous permettre d’y revenir en amont et en aval en complétant le titre 4 du code de la presse qui concerne la presse en ligne. Ce code a juste traité d’une manière lapidaire la presse en ligne et ne prenait pas en charge nos besoins réels, explique le patron de Pressafrik. Quant à la commission économique, elle va fixer les orientations parce que la seule source de revenu reste la publicité.
Pour sa part, le député Aïda Mbodj, présidente de la commission culture et communication de l’Assemblée nationale, a soutenu que ‘’la presse en ligne est très importante. Elle ne s’adresse pas à une nation. Donc les journalistes ont la lourde responsabilité d’informer le monde entier. Et d’ici quelques jours, le Sénégal va être la capitale des pays francophones’’. Et d’ajouter : ‘’Je profite de l’occasion pour lancer un appel à mes collègues député d’avoir un esprit de dépassement ; nous devons discuter du code de la presse et le voter même s’il y a un point d’achoppement qu’il faut vite solutionner’’.
Après avoir bien apprécié le travail de la presse en ligne, le ministre de la Communication et de la Culture a relevé des manquements qu’il faut tenter de canaliser. ‘’Seulement il faut noter que sans formation aucune, des gens s’approprient le travail des journalistes et des éditeurs de presse en diffusant des informations qui peuvent construire mais aussi détruire la vie des gens’’. C’est pourquoi le ministre appelle à la responsabilité des éditeurs de presse. ‘’La liberté de la presse doit être encadrée. La liberté d’écrire et de dire doit impérativement s’accompagner de responsabilité. Les administrateurs des sites doivent faire un contrôle et filtrer certains commentaires’’, a souligné Mbagnick Ndiaye.
Régulation et code de la presse
De son côté, Aly Fall, le secrétaire général adjoint du syndicat des journalistes et professionnels de la communication, a tenu à rappeler que le Synpics n’est pas opposé au retrait du point sur la dépénalisation du délit de presse puisque, poursuit-il, cela a toujours été un point d’achoppement dans l’application du code. ‘’Mais il ne faut pas oublier que ce code a été l’objet d’une mûre réflexion pendant des années par des techniciens. Maintenant il faut réguler la presse d’une manière générale. Pour la presse en ligne, il est possible de filtrer certaines visites comme on le fait dans certains pays’’, a-t-il conclu.
André BAKHOUM (Mbour)