Le Parquet financier à la traque de 125 milliards
L'information est tombée tardivement hier soir. Dans un communiqué, le parquet du Pool judiciaire financier informe avoir été saisi récemment de plusieurs rapports de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
“L'analyse d'un des rapports a fait ressortir des faits impliquant plusieurs personnes”, précise d'emblée le procureur de la République financier El Hadj Alioune Abdoulaye Sylla, qui informe que tous les rapports sont en cours de traitement.
Cela dit, il y en a un parmi ces rapports qui a attiré l'attention et qui a nécessité l'ouverture d'une information judiciaire.
Selon le communiqué, “les investigations menées révèlent des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux, par le truchement de sociétés-écrans qui auraient été utilisées pour des transactions suspectes d'une valeur estimée provisoirement à plus de 125 milliards F CFA”. Ce qui a justifié, selon le communiqué, “l'ouverture d'une information judiciaire sous les chefs d'inculpation d'association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur les deniers publics, corruption, trafic d'influence, abus de biens sociaux”.
Quelques instants avant la publication de ce communiqué par les services du ministère de la Justice, un autre communiqué avait fuité et désignait nommément une des personnes mises en cause. Interpellés sur l'authenticité dudit document, les services compétents avaient assuré que ce document n'était pas authentique. On ne sait donc pas d'où vient ce document citant directement le député Farba Ngom comme étant la personne visée par cette information judiciaire et qui a été signée au nom du procureur financier.
Dans ledit document, il est indiqué que le parquet financier a reçu de la Cellule nationale de traitement des informations financières un rapport, le 24 décembre 2024, “mettant en lumière des faits présumés graves impliquant M. Mouhamadou Ngom dit Farba, député à l'Assemblée nationale, ainsi que plusieurs complices présumés”. Le même document parle de “transactions financières avec des tiers identifiés, sans justification économique et qui semblerait être des rétrocommissions versées à M. Ngom en contrepartie de son implication pour faciliter aux concernés l'obtention de marchés publics”.