Publié le 21 Jul 2018 - 20:08
BAISSE DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT DU SECTEUR DE L’EDUCATION

Mary Teuw Niane tempête sur Amadou Ba

 

La réduction de 46,36 % de la part de l’Enseignement supérieur dans le budget de fonctionnement de l’éducation et de la formation a mis Mary Teuw Niane dans tous ses états. Hier, lors de la présentation de la Lettre de politique générale sectorielle, il a craché ses vérités sur Amadou Ba. 

 

La  pilule est trop amère à avaler pour Mary Teuw Niane. Les dépenses de fonctionnement du secteur de l’éducation et de la formation passent de 30,2 % en 2018 à 16,2 % en 2022. Le département de l’Enseignement supérieur a subi une  véritable cure. Du coup, le ministre de tutelle a exprimé, hier, publiquement, toute sa déception et sa colère vis-à-vis du ministre des Finances. C’était à l’occasion de la présentation de la Lettre de politique générale sectorielle de l’éducation et de la formation. L’ancien recteur de l’Ugb trouve ‘’inadmissible’’ que les ressources allouées à son département soient réduites. 

‘’Il apparait incomprehensible que la lettre de politique  générale sectorielle qui nous est soumise planifie une réduction de 46,36 % de la part de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation dans la répartition intra-sectorielle des dépenses de fonctionnement du secteur de l’éducation et de la formation’’, regrette un Mary Teuw Niane amer. ‘’Nous voilà ramenés à des décennies en arrière à l’époque où le Sénégal n’avait aucune prétention à l’emergence économique. A la différence d’aujourd’hui, le Sénégal a une ambition, le Pse dont l’axe 2 est constitué du capital humain dans la construction duquel l’Enseignement supérieur joue un rôle primordial’’, peste-t-il la voix presque enrayée. Et pour ne rien cacher de ses sentiments, le mathématicien ‘’exprime son total désaccord avec le tableau de répartition intra-sectorielle des dépenses de fonctionnement de l’éducation et de la formartion’’.

‘’Nous ne pouvons pas baisser les bras’’

Pour Mary Teuw Niane, il n’est pas question de laisser Amadou Ba gâcher son travail. ‘’Nous ne pouvons pas baisser les bras, au moment où nous commençons à récolter les fruits des investissements susbtantiels consentis par le président de la République dans le sous-secteur’’, tempête-t-il. Le  ministre plaide plutôt pour l’augmentation des ressources destinées à toutes les composantes du secteur. Et au cas où son collègue des Finances l’ignore, il lui rappelle que l’éducation, la formation, la recherche et l’innovation constituent le socle sur lequel sont toujours bâtis et se bâtissent encore la richesse, le rayonnement et la dignité des peuples. Il souligne ainsi que l’enseignement supérieur et la recherche sont la base, le catalyseur et l’accélérateur de processus de développement, des facteurs distinctifs des pays émergents d’Asie.

Au cas où le ministre de l’Economie considère son département comme un consommateur, Mary Teuw Niane se charge de lui rappeler que l’enseignement supérieur devient de plus en plus un sous-secteur producteur de valeurs, créateur d’entreprises et pourvoyeur d’emplois.

Si l’on en croit M. Niane, depuis l’avénement du chef de l’Etat Macky Sall, le Sénégal mène une politique volontariste de développement sans précédent de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ce n’est donc pas le moment de compromettre les efforts.

‘’Il ne sert à rien de demander une augmentation, tant que le problème d’efficacité n’est pas réglé’’

En l’absence d’Amadou Ba, son représentant s’est chargé de répondre. Mayacine Camara a insisté sur la nécessité d’avoir une gestion optimale des dépenses publiques. A son avis, le contexte de rareté des ressources exige que l’efficacité et la transparence passent nécessairement par l’application intelligente des réformes. ‘’Le Sénégal souffre depuis 2000 de ce manque d’efficacité et d’efficience de la dépense publique’’.

M. Camara rappelle qu’en 1992, les dépenses de fonctionnement de l’Education faisaient 20 milliards de francs Cfa contre 400 milliards en 2004. Ainsi, souhaite-t-il un pilotage efficace pour le renforcement du système d’information et de gestion à tous les niveaux, et l’accompagnement de la décentralisation effective. Il invite l’ensemble des ministres à travailler à mettre en place un dispositif de collecte et de traitement harmonisé des informations et de toutes les statistiques.

Mayacine Camara, contrairement à Mary Teuw Niane, pense qu’avec cette lettre, un accent particulier est mis sur la promotion d’une offre éducative de qualité pour tous, en adéquation avec les besoins socio-économiques et culturels du pays. Il en veut pour preuve le passage du budget de l’Education et de la Formation de 715 milliards en 2018 à 2 258 milliards de francs Cfa en 2030.

Malgré tout, il reconnait qu’il reste des efforts en termes de scolarisation universelle ou de niveau des acquis des élèves. L’alphabétisation, selon lui, reste une veritable priorité nationale. De ce fait, il promet un accent particulier sur la cartographie prospective des jeunes et des adultes analphabètes et sur ‘’le renforcement de capacités d’accueil des ‘daara’’. L’Etat va également prêter une attention à la formation professionnelle et aux enfants hors du système.

Au regard tout cela, indique M. Camara, l’Etat est interpellé sur la nécessité de trouver des ressources additionnelles, sans oublier l’efficacité et l’efficience dans l’allocation et l’utilisation des moyens.

AIDA DIENE

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