Publié le 21 Oct 2024 - 20:37
BAKEL

Diomaye fait le point sur l’organisation des secours

 

Bakel, en proie depuis quelques jours à la furie des eaux fluviales, a accueilli, ce week-end, le président de la République et une importante délégation de l’opposition qui était partie pour apporter leur soutien aux victimes.

 

Une situation de plus en plus inquiétante pour certaines populations dans toute la région du Fleuve. Mais jusque-là, elle était encore plus compliquée au niveau du sud-est à Bakel. En visite ce week-end dans la zone, le président de la République Bassirou Diomaye Faye est largement revenu sur les actions déployées par son gouvernement. ‘’La  situation est certes très difficile, mais il faut saluer la réactivité du gouvernement à travers les autorités ministérielles concernées, qui se sont déjà déplacées dans la région. Je veux nommer le ministre de l’Intérieur accompagné de la ministre de la Famille et des Solidarités’’, s’est réjoui le chef de l’État.

Sur la ligne de front, il y a les forces de défense et de sécurité qui ont déployé les gros moyens pour venir en aide les populations impactées par les débordements du fleuve. Dans des délais record, ces dernières ont réussi à installer, selon le président de la République, un hôpital militaire de niveau 1. Aussi, se déploient-ils dans les villages les plus reculés pour prendre en charge la santé des populations.  

Dans le même sillage, le président Faye a souligné les actions mises en œuvre aussi bien dans la distribution des vivres que dans le relogement des victimes qui le souhaitent. ‘’Les populations qui souhaitaient être relogées l’ont été. Des vivres ont également été apportés, des kits solaires arriveront bientôt. Je voudrais également magnifier la solidarité de certaines sociétés’’, salue le chef de l’État qui a aussi annoncé que le gouvernement travailler sur un plan de mitigation, mais aussi sur des solutions définitives aux problèmes.

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, Moustapha Sarré, a dévoilé le bilan matériel de ces inondations. ‘’À la date du 18 octobre 2024, les crues ont causé l’inondation de plus de 44 sites dans la région de Matam et de 51 villages dans la région de Saint-Louis. Les départements de Tambacounda et de Bakel ont également été gravement impactés’’, lit-on dans le communiqué.

Au total, note le porte-parole, ‘’774 ménages (soit environ 55 600 personnes) sont directement touchés et 1 002 ha de champs ont été inondés, affectant principalement les cultures de piment (49,19 %), de riz (21,59 %) et de maïs (10,56 %)’’.

Face à l’urgence, rappelle Sarré, ‘’le gouvernement a immédiatement débloqué huit milliards de francs CFA pour financer les premières mesures d’urgence’’. L’État, insiste-t-il, sous la coordination du ministre de l’Intérieur, a mobilisé les ministères des Forces armées, de la Santé, de l’Hydraulique et de l’Assainissement ainsi que les autorités territoriales et décentralisées. ‘’Cinq cents tonnes de vivres, des tentes, des matelas, des moustiquaires et d’autres produits de première nécessité aux sinistrés’’ ont été acheminés notamment par les forces armées.

Revenant sur la situation des secours à Bakel, le porte-parole du gouvernement informe que ‘’150 t de riz et 1 000 000 l d’eau potable ont été distribués’’. L’État, à l’en croire, ‘’a déjà planifié la construction d’infrastructures résilientes telles que des digues de protection et des routes adaptées pour prévenir de futures inondations. La reconstruction des ponts de Laly et de Niaoulène Tano ainsi que d’autres infrastructures endommagées, est également en cours’’, fait remarquer la voix du gouvernement.

Une visite mouvementée pour Bougane et ses amis de Samm sa Kaddu

La visite du président de la République s’est en revanche complètement noyée avec le débat autour de l’arrestation d’un des leaders de l’opposition, plus particulièrement du président du mouvement Gueum sa Bopp, membre de la coalition Samm sa Kaddu. La vidéo de son arrestation qui a fait le tour de la toile a animé les discussions durant tout le week-end. Présent au moment des faits, Thierno Bocoum explique : ‘’Cela a eu lieu à 12 km de Bakel. La gendarmerie a dit que nous avons forcé le barrage. Personne n’a forcé un barrage. Comme ils ont dit que les voitures ne peuvent pas passer, on a dit que nous allons descendre des véhicules et nous allons marcher vers Bakel. D’autant plus qu’il y avait des gens qui vaquaient à leurs occupations. C’est en ce moment qu’ils nous ont malmenés et ont arrêté Bougane. Les journalistes et les témoins étaient là.’’

Après avoir rejeté l’accusation selon laquelle Bougane aurait forcé le barrage, le candidat à la députation a aussi réfuté qu’on leur ait signifié d’attendre que le convoi du président passe. ‘’Comment peut-on nous demander, à 12 km de Bakel, d’attendre le passage du convoi du président alors que ce dernier a pris les airs ? Cela n’a pas de sens’’.

Revenant sur la première vidéo où l’on voyait Bougane échanger avec un agent de la gendarmerie avant de demander aux autres de continuer le chemin, il a fait savoir que c’est bien avant le barrage. ‘’Comme vous pouvez le voir sur la vidéo en question, il n’y avait pas là de barrage. L’agent nous a demandé de nous arrêter sous le prétexte que le président est à Bakel. Je précise qu’il n’y avait pas de barrage. Après l’échange que vous avez vu dans la vidéo, nous avons continué notre chemin, jusqu’à 12 km. C’est là où il y a eu le barrage. Et nous sommes descendus de nos véhicules pour continuer à pied. Mais les gendarmes nous ont malmenés et ont arrêté le président Bougane. C’est inacceptable’’, dénonce l’ancien député.

Pour lui, la délégation n’était pas à Bakel pour suivre le président, mais pour aller au chevet des populations sinistrées.

Dans le communiqué de la gendarmerie, il était indiqué que les pandores avaient notifié à Bougane qu’il devait marquer un arrêt momentané, pour des raisons de sécurité, afin de laisser passer le convoi du président de la République. ‘’Monsieur Bougane Guèye Dany a catégoriquement refusé de se conformer aux instructions des gendarmes. Il a décidé de passer le barrage en force, en invitant le reste du cortège à le suivre. Ainsi, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Bakel a fait intervenir un peloton de l’escadron de surveillance et d’intervention (ESI) en renfort, pour intercepter le convoi au niveau du pont de Tourisme, un village situé à 12 km de Bondji, sur la route de Bakel’’, se défendait la gendarmerie dans le communiqué.

Dans la délégation qui a eu des accrochages avec les hommes en bleu, il y avait, outre Bougane et Bocoum, Anta Babacar Ngom, Papa Djibril Fall, pour ne citer qu’eux.

MOR AMAR

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