Le DG de l’ASN mise sur la certification de conformité des produits locaux
Le développement de la certification de conformité des produits sénégalais aux normes nationales va permettre, dans le cadre de l’intégration économique africaine et la stimulation du commerce intra-africain avec la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui sera effective dès le 1er janvier 2021, de bien positionner les produits sénégalais sur le marché unique africain. C’est ce qu’a affirmé hier le directeur général de l’Association sénégalaise de normalisation (ASN), El Hadj Abdourahmane Ndione, lors d’un atelier.
Les activités de certification de produits et services connaissent une évolution très rapide. Ce qui nécessite, selon le directeur général de l’Association sénégalaise de normalisation (ASN), El Hadj Abdourahmane Ndione, la mise à niveau et la formation des comités particuliers de certifications (CPC).
‘’En effet, dans le cadre de son plan de riposte face à la pandémie, l’ASN a certifié plus de 200 entreprises sénégalaises de confection de masques barrières à Dakar et dans les régions, et a certifié une entreprise de production de gels hydro-alcooliques. Mais pour les masques, à notre agréable surprise, même les petits producteurs, les petits tailleurs, beaucoup d’entre eux ont pu prendre des mesures nécessaires pour assurer la qualité et la sécurité de leurs masques’’, dit-il. Il s’y ajoute que l’ASN s’était déjà engagée dans la certification des produits avec l’huile brute d’arachide et l’eau filtrée purifiée vendue en sachet pour laquelle elle a été accréditée en 2017 selon la norme ISO 17065.
Aujourd’hui, avec l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), M. Ndione a estimé que la certification reste primordiale pour faire face à la concurrence. ‘’Le développement de la certification de conformité des produits sénégalais aux normes nationales va permettre, dans le cadre de l’intégration économique africaine et la stimulation du commerce intra-africain avec la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui sera effective dès le 1er janvier 2021, de bien positionner les produits sénégalais sur le marché unique africain’’, affirme-t-il.
En plus de cela, la certification va permettre, d’après le DG de l’ASN, de rassurer le consommateur sur la qualité des produits sur le marché et d’avoir un critère de choix.
Cependant, pour le contrôle du marché, le patron de l’ASN a précisé qu’il faut distinguer l’inspection, qui est une activité régalienne de l’Etat et qui est conduite par des agents assermentés du ministère du Commerce, et la certification de conformité. ‘’Cette inspection peut déboucher sur des sanctions. C’est différent de la certification de conformité que nous faisons, qui est une approche volontaire, mais qui facilite l’inspection et également aide le producteur à s’assurer que son produit suit, tout le temps, les exigences de la norme et de la réglementation. Nous intervenons dans le contrôle du marché à travers la certification de conformité. C’est une approche volontaire. C’est le producteur qui vient nous voir pour qu’on lui donne l’assurance, la preuve que son produit est conforme à la norme’’, explique M. Ndione.
Faire la différence entre les normes et la réglementation technique
Cela permet donc, selon lui, de ‘’gagner la confiance’’ du consommateur, mais aussi de rassurer les services d’inspection chargés du respect de la réglementation. ‘’Il faut aussi faire la différence entre les normes et la réglementation technique. Cette dernière est obligatoire et ne pas la respecter expose le contrevenant à des sanctions. Alors que la norme est volontaire. Cependant, elle peut devenir obligatoire, si l’Etat juge, pour certains secteurs d’activité, que cette norme doit être appliquée obligatoirement pour garantir la santé des consommateurs, la sécurité des populations ou la protection de l’environnement. Et dans ce cadre, elle devient une réglementation technique. Dans ce cas également, la certification de conformité peut être rendue d’application obligatoire. Quand on est dans ce cas de figure, la certification de conformité a valeur d’inspection’’, renchérit-il.
Il convient de noter qu’El Hadj Abdourahmane Ndione s’exprimait hier, lors d’un atelier de formation des membres des comités particuliers de certification de produits, financé par la Banque africaine de développement (Bad) à travers le Projet d’appui à la mobilisation des ressources et à l’attractivité des investissements (PAIMRAI).
Une formation qui sera une occasion, pour ces acteurs, d’apporter des précisions sur les enjeux de la certification, l’infrastructure de la certification produit. En même temps sur le processus de certification, les éléments permettant un fonctionnement efficace de l’infrastructure. Il s’agit de l’impartialité, de la confidentialité, des compétences des auditeurs et des laboratoires.
Plus de 280 millions de francs CFA pour accompagner l’ASN
Pour une durée d’exécution de quatre ans, le PAIMRAI a commencé en octobre 2019 et devrait se terminer normalement au dernier trimestre de 2023. Il a pour objectif, renseigne son coordonnateur Mor Fall, ‘’d’appuyer le renforcement des capacités de mobilisation des recettes et de contribuer à l’amélioration de l’attractivité de l’environnement fiscal sénégalais, en soutenant notamment certains projets et réformes phares retenus dans le Plan Sénégal émergent’’. ‘’Le PAIMRAI a deux composantes techniques : le renforcement de la politique fiscale pour la mobilisation des recettes, d’une part, et le renforcement de la compétitivité et structuration des projets stratégiques du PSE, d’autre part. Et l’action du projet au profit de l’ANS s’inscrit justement dans cette deuxième composante et est parfaitement en ligne avec l’ambition du Sénégal de mettre en œuvre une politique nationale de la qualité forte, répondant aux exigences internationales, comme réaffirmé par la loi portant Politique nationale de la qualité’’, fait-il savoir.
Selon M. Fall, la mise en place d’une politique qualité est une partie intégrale du renforcement de la compétitivité de l’économie du Sénégal et postule le développement d’une infrastructure nationale de la qualité nécessaire au renforcement de la compétitivité des entreprises sénégalaises, leur accès aux marchés ainsi qu’à la sécurité des consommateurs.
‘’L’unité de gestion du projet est à votre disposition pour une mise en œuvre réussie de l’ensemble des actions prévues dans ce cadre et dont le budget s’élève à plus de 280 millions de francs CFA. Ce budget est destiné à vous accompagner pour tout ce qui concerne les activités de normalisation et de certification, la formation des acteurs intervenant dans le processus, l’accréditation de l’ASN au système de management de la qualité et pour la certification de produits prioritaires ainsi que la communication et la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes’’, assure le coordonnateur du PAIMRAI.
MARIAMA DIEME