Le gouvernement met 34 milliards dans le sillon
La campagne agricole 2013-2014 a été officiellement lancé, mardi, par le Premier ministre Abdoul Mbaye. Pour cette année, une enveloppe de 34 milliards a été dégagée par le gouvernement pour accompagner les agriculteurs.
Finie la campagne de commercialisation arachidière 2012, place aux préparatifs de la campagne agricole 2013-2014. Pour marquer le lancement de cette prochaine saison, le Premier ministre Abdoul Mbaye a présidé mardi à Dakar un conseil interministériel élargi, consacré à la campagne agricole 2012-2013 et la préparation de la prochaine. Une réunion qui a regroupé les membres du gouvernement, les représentants des agriculteurs, des opérateurs économiques, ainsi que les partenaires techniques et financier.
Pour la précédente campagne, ''tout a été réussi avec zéro bon impayé grâce à l’opération Tek Teggi (livré et payé)'', s'est réjoui le ministre de l’Agriculture Abdoulaye Baldé. Selon lui, la campagne précédente a enregistré une production céréalière évaluée à ''1 669 960 tonnes, soit une hausse de 570 681 tonnes'', par rapport à la saison antérieure. Pour l’arachide, 692 572 tonnes ont été récoltées contre 527 528 lors de la campagne agricole 2011-2012. Dans cette logique, a souligné M. Baldé, le gouvernement a lancé très tôt la prochaine campagne. Ainsi, 34 milliards de F Cfa seront déboursés par l’État, a informé le ministre de l’Agriculture.
En outre, l’optique du gouvernement pour cette campagne 2013-2014 est l’augmentation de la quantité des semences et de l’engrais et la diminution des subventions accordées à ces intrants. ''Nous avons augmenté les quantités d’engrais qui passent de 80 000 tonnes à 100 000 tonnes. Nous avons aussi augmenté les semences d’arachide. Nous sommes passés de 50 000 tonnes à 70 000 tonnes. Tout cela dans l’optique d’augmenter la production agricole et d’améliorer les revenus des paysans'', a expliqué Abdoulaye Baldé.
Réserves sur la réduction des subventions
Pourtant, cette logique de diminuer les subventions accordées aux semences n’est pas partagée par les représentants des organisations paysannes et surtout par le député Aliou Dia. D'après lui, ''il faut accompagner les paysans à se procurer des semences''. Mais, de l'avis du Premier ministre, Abdoul Mbaye, il faut une rationalisation des subventions. ''Pour les années à venir, chaque agriculteur, à la fin de la récolte, doit conserver des semences pour la saison à venir et vendre le reste. Il faut mettre le prix, mais il faut qu’on reconstitue le capital semencier'', a invité Abdoul Mbaye.
Par ailleurs, les représentants des paysans ont encore plaidé pour une bonne distribution des intrants. D’après Marius Dia du Conseil national des cadres ruraux (CNCR), avec les ''problèmes de ciblage, l’engrais subventionné n’arrive pas souvent auprès des petits paysans''. Et Aliou Dia du mouvement Forces paysannes a suggéré d'''impliquer les organisations paysannes et les élus locaux dans le circuit de distribution pour une bonne réception des intrants''. Pour faire face à ces errements, souvent notés dans le circuit de distribution, un ensemble de recommandations ont été faites par le Premier ministre Abdoul Mbaye.
Il s’agit, entre autres, ''d’empêcher la fuite des graines subventionnées vers les autres pays de la sous-région ; de prendre les dispositions pour que la fourniture d’engrais (...) se fasse dans une concertation ouverte et transparente ; de commencer la mise en place de l’engrais dès le mois de mai en privilégiant la zone sud ; d'assurer une couverture phytosanitaire de la campagne et prévoir l’enveloppe budgétaire nécessaire''. En espérant une bonne pluviométrie.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
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