Publié le 18 Nov 2020 - 22:51
CANDIDAT A LA PRESIDENCE DE LA CAF

Augustin premier

 

Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) est le premier Sénégalais à briguer un mandat à la présidence de la Confédération africaine de football (Caf). Il ambitionne également d’être le premier dirigeant ouest-africain à occuper la tête de l’instance dirigeante du ballon rond continental.

 

Augustin Senghor a marqué, ce lundi, l’histoire du football sénégalais, en officialisant sa candidature à la présidence de la Confédération africaine de football (Caf). ‘’Je vous confirme que ma candidature au poste de président de la Caf a été effectivement déposée au Caire’’, a-t-il informé face à la presse.

En posant cet acte, le président de la Fédération sénégalais de football (FSF) devient le premier dirigeant sénégalais à briguer un mandat au poste suprême de l’instance dirigeante du ballon rond africain. ‘’Il est temps qu’on dise qu’un Sénégalais est président de la Caf’’, a plaidé le maire de Gorée.  

Depuis sa création, il y a 63 ans (le 8 février 1957 à Khartoum, Soudan) aucun Sénégalais n’a eu à se présenter pour occuper le fauteuil de président de la Caf. En dehors de Mawade Wade, qui a siégé au Comité exécutif de la Caf par cooptation, Me Senghor est le premier dirigeant du football sénégalais à accéder à ce poste à l’issue d’élection, en 2018 puis reconduit en 2019. Mawade a accédé au Comité exécutif en 1990, 20 ans après son arrivée à la Caf, en 1970. Il a largement contribué à l’élaboration des statuts de la Caf en 1972, en tant que membre de la Commission de développement technique. Ce qui est anormal aux yeux du candidat à la succession d’Ahmad Ahmad. ‘’On a de nombreux cadres dans différentes entités du sport continental et mondial. Mais au football, on n’a jamais existé’’, a-t-il déploré.

Selon lui, aucun des nombreux dirigeants des générations précédentes n’est parvenu à le faire, malgré leur compétence. C’est en grande partie à cause du manque de solidarité. ‘’Chez nous, contrairement à ce que les autres pays font, nous ne soutenons pas nos dirigeants. Si on l’avait fait, peut-être que la situation allait être différente aujourd’hui. On a vu de grands dirigeants sénégalais des années passées, qui ont été pour certains nos formateurs, qui n’ont jamais accédé aux plus grandes stations de management du football africain et mondial’’.

C’est dans le sens de mettre fin à cette carence, a dit Augustin Senghor, que s’inscrit le ‘’combat’’ de l’actuel Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football. ‘’Quand on est absent des instances où les décisions se prennent, on subit toujours la volonté des autres. Cela interpelle tous les Sénégalais. On a besoin du soutien de tout le peuple sénégalais pour aller chercher ce poste’’, a-t-il invité.

Sur les traces d’Ousmane Sèye, Mbagnick Ndiaye

Depuis sa mise en place, la Confédération africaine de football a connu 7 présidents dont les six premiers sont issus du nord et de l’est de l’Afrique. Après le règne égyptien, soudanais et éthiopien, l’Afrique central a pris le relais sous le magistère du Camerounais Issa Hayatou (29 ans de règne, de 1988 à 2017), puis Madagascar avec Ahmad Ahmad.

Il se profile un air de changement, compte tenu de la liste des candidats en lice pour la succession du Malgache, dont la candidature est menacée par une procédure d’enquête de la Commission éthique de la Fifa. Avec trois candidats, c’est peut-être le tour de l’Afrique de l’Ouest de présider aux destinées du football africain.

Mettant en avant son expérience et la confiance de ses pairs africains, Augustin Senghor est convaincu d’être ‘’l’homme de la situation’’. Le président de la FSF espère devenir le premier Ouest-Africain à accéder à ce poste suprême de la Caf. ‘’Je l’affirme, humblement, de par mon cursus, mon vécu, je pense être celui qui peut fédérer beaucoup d’associations nationales autour de la Caf. Je m’efforcerais de convaincre mes amis, mes frères pour qu’ils se joignent à moi’’.

Si, au soir du 12 mars 2021, Me Senghor parvenait à la tête de la Confédération africaine de football, il s’inscrirait dans la lignée des dirigeants sénégalais qui ont dirigé des instances sportives africaines. Parmi ceux-ci, il y a l’ancien président de la Fiba/Afrique, Abdoulaye Sèye Moreau, et de l’actuel président de la Confédération africaine d'escrime (CAE) Mbagnick Ndiaye. Le premier nommé a présidé la Fédération sénégalaise de basket-ball de 1974 à 1993, puis la Fiba/Afrique de 1993 à 1998. Il a été vice-président de la Fédération internationale de basket-ball amateur (Fiba) de 1994 à 1998, avant d’en prendre la présidence de 1998 à 2002.

Pour sa part, l’ancien ministre des Sports a été secrétaire général de la CAE de 2002 à 2010, puis président. Il est également vice-président de l'Union des confédérations sportives africaines et membre du Comité exécutif de la Fédération internationale d’escrime (FIE).

LOUIS GEORGES DIATTA

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