Publié le 17 Nov 2020 - 19:14
CANDIDAT A LA PRESIDENCE DE LA CAF

Augustin Senghor, ‘’l’homme de la situation’’

 

Le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) a annoncé, hier, publiquement sa candidature à la présidence de la Confédération africaine de football (Caf) dont l’Assemblée générale élective est prévue le 12 mars 2021 à Rabat (Maroc). Augustin Senghor se présente comme la seule alternative valable à la succession d’Ahmad Ahmad.

 

On y est ! Comme annoncé ces derniers jours dans la presse, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) a annoncé, hier, officiellement sa candidature à la présidence de la Confédération africaine de football (Caf).

Augustin Senghor vient donc s’ajouter à la liste des prétendants à la succession d’Ahmad Ahmad à la tête du football africain, à l’issue de l’Assemblée générale élective prévue le 12 mars 2021 à Rabat (Maroc). ‘’Je vous confirme que ma candidature au poste de président de la Caf a été effectivement déposée le même jour (le 12 novembre 2020, date limite pour le dépôt des candidatures) au Caire et me permet de pouvoir annoncer, sous réserve du résultat du contrôle d’éligibilité exercé par les organes compétents, que je suis candidat pour diriger la Caf dans les 4 prochaines années menant à l’horizon 2025’’, a déclaré Me Senghor face à la presse.

Membre du Comité exécutif de la Caf depuis 2017, le patron du ballon rond sénégalais se présente comme l’alternative valable à la reconduction du Malgache, ayant maille à partir avec la Chambre d’enquête de la Fifa, à la tête de la Caf.

Selon le président de l’US Gorée, c’est lors de la dernière réunion en date du 5 novembre 2020 que les membres du Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football l’ont ‘’fortement recommandé de postuler à la fonction suprême de président de la Caf si l’opportunité se présentait’’.

Mais bien avant cela, dit-il, ‘’un grand nombre de présidents de fédération’’ lui ont fait la même sollicitation. ‘’Je dois dire que je n’ai pas été insensible à cette marque de considération et de confiance de mes pairs africains’’.

Le président de la Fédération sénégalaise de football, fort de son parcours sportif et dirigeant de sport, considère qu’il est celui qu’il faut pour conduire les destinées du foot africain. ‘’Mes pairs ont considéré que j’étais l’homme de la situation aussi bien pour pouvoir gagner les élections et pouvoir continuer le redressement de la situation qui est loin d’être achevée’’.

Augustin Senghor se dit prêt à ‘’répondre à l’appel de l’Afrique et de son football’’ qui, à son avis, a besoin d’une ‘’nouvelle dynamique positive’’ autour d’un Comité exécutif ‘’solidaire et travaillant exclusivement et en permanence dans son intérêt.  Il estime pouvoir être ce leader ‘’rassembleur’’, d’où son slogan de campagne : ‘’Ensemble pour un football africain uni, plus performant et plus attractif.’’

Lors de cet échange avec la presse, Me Senghor a été interpellé sur ces propos à savoir qu’il ne présenterait pas candidature tant que Ahmad était là. Le président de la FSF a expliqué que ces déclarations avaient leur sens dans le contexte où elles étaient prononcées et tenaient à trois raisons : la loyauté, la stabilité et la continuité. Aujourd’hui, dit-il, la situation n’est plus la même. ‘’Ce qui a changé, c’est les difficultés que traverse la Caf. Il y a une procédure pendante devant la Commission d’éthique de la Fifa et qui concerne notre président en activité. Après échange et concertation avec les membres du Comité exécutif, avec Ahmad lui-même, il s’est avéré dans l’esprit de beaucoup d’acteurs et du président Ahmad que je suis celui qui remplit les conditions pour pouvoir aller à ces élections, les gagner, mais surtout pouvoir répondre aux attentes.’’

Une pléthore de candidatures ouest-africaines

Avec cette candidature d’Augustin Senghor, on en compte désormais trois issues de la sous-région ouest africaine. Les deux autres sont Jacques Anouma, ancien président de la Fédération ivoirienne de football et Ahmed Yahya, président de la Fédération mauritanienne. ‘’Anouma, on a cheminé ensemble à des moments cruciaux de la vie de la Caf il y a quelques années. C’est notre ainé, il était un peu en retrait, mais a décidé d’y aller. L’autre (Yahya) c’est un jeune frère avec qui j’ai partagé beaucoup de choses. C’est presque des frères qui sont avec moi dans ces élections. On a gardé le contact et on se parle’’, a expliqué Me Senghor.

Cette pléthore de candidature de la même zone s’explique, pour lui, par l’envie pour les Ouest-africains de prendre les rênes de la Caf. Car, fait-il savoir, ‘’depuis sa création, l’Afrique de l’ouest, je dirais presque l’Afrique au sud du Sahara, n’a jamais eu à présider aux destinées de la Caf’’. L’ancien président de la Zone A de l’Union des Fédérations ouest-africaines de football (UFOA) est convaincu que la vitalité des équipes ouest-africaines sur le terrain peut être transposée par les dirigeants au niveau du management de la Caf.

Pour relever ce défi, le maire de Gorée croit avoir le meilleur profil. ‘’Je l’affirme, humblement, de par mon cursus, mon vécu, je pense être celui qui peut fédérer beaucoup d’associations nationales autour de la Caf. Je m’efforcerais de convaincre mes amis, mes frères pour qu’ils se joignent à moi.’’

En plus des trois candidats issus de la zone ouest-africaine et du président sortant, Ahmad Ahmad, le 5e prétendant au fauteuil de président de la Caf est le Sud-africain Patrice Motsepe, président du Mamelodi Sundowns, club sud-africain, un des hommes les plus riches du continent (grâce à ses sociétés de mines). La liste définitive, une fois les dossiers étudiés, ne pourrait être donnée qu’au début du mois de janvier 2021.

LOUIS GEORGES DIATTA

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