Les médias à l’école de la croissance verte
Dans le cadre de la vulgarisation de la Contribution déterminée au niveau national, le ministère de l’Environnement et du Développement durable procède au renforcement des compétences de l’ensemble des acteurs concernés, dont les médias. Depuis hier, ils bénéficient d’une session de formation, en vue de diffuser les bonnes pratiques et aboutir à un changement de comportement.
En 2024, le Sénégal devra rendre compte des mécanismes mis en œuvre pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et faire face au changement climatique. Le pays est attendu sur une réduction de 7 %, avec comme année de référence 2010. Ce taux de réduction concerne le volet inconditionnel qui va s’appuyer sur les fonds propres du gouvernement. Il peut aller jusqu’à 29 % de réduction, si le Sénégal reçoit le financement extérieur nécessaire (volet conditionnel).
Dans ce dessein, depuis l’année dernière, chaque ministère s’est engagé en faveur de l’atteinte de cet objectif, à travers différents projets ficelés dans la Contribution déterminée au niveau national (CDN). La CDN requiert une enveloppe de 13 milliards de dollars (8,7 milliards pour l’atténuation et 4,3 milliards pour l’adaptation) et émane de l’Accord de Paris par lequel 190 pays se sont engagés à maintenir l’augmentation de la température à l’échelle mondiale, à moins de 2 degrés Celsius. L’atténuation s’attarde sur les secteurs du transport, de l’énergie, de la foresterie... Et l’adaptation concerne, entre autres, la problématique des inondations et de l’érosion côtière.
Dans le but de vulgariser cette feuille de route environnementale, adoptée en Conseil des ministres le 9 décembre 2020, le ministère de l’Environnement et du Développement durable organise, depuis hier, un atelier de renforcement de capacités des journalistes spécialisés dans le domaine.
De l’avis du secrétaire général du ministère, ‘’le rôle de la presse dans la vulgarisation de la CDN, comme indiqué lors de la signature de l’Accord de Paris en 2016, est stratégique. A cet effet, le renforcement de capacités à travers un partage de connaissances et d’expériences est une voie obligée’’. Ainsi, l’objectif au-delà du renforcement de capacités est de contribuer à créer une dynamique accrue d’activités et de productions sur l’environnement et le climat, grâce à la presse. Par ailleurs, la résolution des problèmes écologiques, selon la tutelle, est au cœur de la relance économique post-Covid-19 par la création d’emplois verts. Si plusieurs projets sont en cours (dans le cadre de la gestion des déchets, la promotion des investissements en faveur de la nature dans des programmes de relance verte comme le PSE-vert, l’irrigation solaire et les pratiques d’agriculture intelligentes face au climat...), il n’en demeure pas moins vrai que l’accessibilité de l’information et l’accès aux personnes ressources s’avèrent souvent pénibles pour le journaliste.
A cela s’ajoute l’explication de certaines notions phares en matière de changement climatique dans les langues nationales. Deux aspects importants dans la communication de masse que vise la tutelle, dans le but de voir émerger des ‘’citoyens écologiquement responsables’’. En matière d’émissions de gaz à effet de serre, les secteurs de l’énergie et de l’agriculteur sont les plus grands émetteurs.
Cette dynamique de renforcement de capacités se fait en partenariat avec l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) qui soutient les pays en voie de développement vers la transition d’un modèle économique durable. Basée à Séoul, son action technique va contribuer, entre 2021 et 2022, à l’accès à un réseau d’assainissement moderne, à l’amélioration du système d’adaptation au changement climatique et à réduire de 27,5 % les gaz à effet de serre (niveau conditionnel). La coopération entre GGGI et le Sénégal existe depuis 2014 et son programme quinquennal (2019-2023) touche principalement les villes de Touba et de Tamba (gestion des déchets).
‘’Les choix faits aujourd’hui auront un impact sur l’avenir. Raison pour laquelle GGGI accompagne le Sénégal dans sa croissance économique plus sobre en carbone, créatrice de projets pour les jeunes et les femmes. Le changement climatique constitue la première menace du patrimoine climatique mondial et l’un des plus grands défis de l’humanité. D’où l’urgence de trouver des solutions de croissance économique durable à l’horizon 2030. Il est plus que jamais essentiel de faire connaître au public les choix technologiques et de développement à venir, et d’améliorer ainsi sa capacité de résilience face au changement climatique’’, fait savoir le représentant résident de l’organisation, Romain Brille.
Au sortir de ce partage de connaissances des productions sur la mise en œuvre effective sur le terrain, des engagements et projets sont attendus des médias.
EMMANUELLA MARAME FAYE