Publié le 24 May 2013 - 20:06
CESE - VALIDATION DU RÈGLEMENT INTÉRIEUR

Les conseillers font leur loi

Le Conseil économique, social et environnemental a adopté hier son règlement intérieur avec une écrasante majorité des 110 membres présents, mais face à des voix discordantes qui tirent déjà sur la sonnette d'alarme de la transparence.

 

La validation du projet de règlement intérieur par les membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE) s'est faite de manière écrasante, mais l'unanimité n'a pas été au rendez-vous. En effet, sur les 110 conseillers présents, deux ont préféré l'abstention tandis qu'un autre a voté contre. D'où l'adoption massive du document interne.

 

Nouveau venu dans cette institution voulue par le président de la République, Birahime Seck, membre du Forum civil, est resté catégorique sur sa position après que la présidente de l'institution, Aminata Tall, lui a refusé la parole en plénière. Expliquant son vote contre, il a dénoncé le refus par l'institution d'accepter «une préparation collégiale de son budget», «la déclaration de patrimoine obligatoire de la présidente, des vice-présidents et des présidents de commission», et de «soumettre» le Cese, attributaire de deniers publics, au Code des marchés publics.

 

«On m'a refusé la parole parce qu'une motion illégale, donc sans base juridique, a été proposée par Amadou Kane et validée les yeux fermés par la plénière», s'insurge M. Seck. «Nulle part dans la loi du 28 décembre 2012 surtout en son titre 3 relatif au fonctionnement du conseil, il n'est dit qu’un membre du conseil peut faire une motion et que cette motion soit soumise au vote», indique-t-il.

Par ailleurs, est-il normal que la présidente du Conseil économique, social et environnemental soit l'ordonnateur du budget de l'institution qu'elle dirige ? «Ce n'est pas concevable» pour des raisons de transparence, relève Seck. Mais la proposition faite en ce sens a été également rejetée par les conseillers dans leur écrasante majorité.

 

Déçu et atterré par ce comportement des conseillers, Birahime Seck ne s'avoue pas vaincu pour autant car le dernier mot reviendra au président de la République. Macky Sall «pourra demander aux conseillers de soumettre l'administration du Conseil économique, social et environnemental au Code des marchés publics», à l'instar de la Présidence de la République et du Gouvernement. Et même mieux, «s'il le veut, il pourra demander que les principaux responsables de l'institution soient soumis à l'obligation de la déclaration de patrimoine». Puis, il ajoute : «Quand on parle de rupture, de gouvernance ou de sobriété, il y a quand même des actes que l'institution ne doit pas poser.»

 

VIVIANE DIATTA

 

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