Les députés appelés à «corriger l'anomalie de la loi»
Individuellement, les Sénégalais sont aujourd'hui interdits de prendre part aux élections locales. Pour «Initiative citoyenne ci laa bokk», c'est une confiscation de la souveraineté populaire par les appareils des partis politiques que l'Assemblée nationale a la latitude de corriger.
Le dépôt annoncé d'une proposition de loi pour que les futurs maires des collectivités locales soient élus au suffrage universel semble avoir réveillé la vigilance d'acteurs non partisans engagés dans la lutte pour la démocratie et la bonne gouvernance. A cet égard, «Initiative citoyenne ci laa bokk» (NDLR : J'ai mon mot à dire) se veut un porte-parole pour ces «citoyens de tous bords (qui) ne peuvent (…) pas se présenter aux élections locales» en dépit de leur «investissement personnel et collectif au service de la communauté nationale et des collectivités locales». Une telle incongruité établie par «la loi» mérite d'être corrigée, indique «Initiative citoyenne ci laa bokk» car le seul tort de cette catégorie de Sénégalais est de ne pas être encartés à un ou des partis politiques légalement constitués.
Les mouvements et personnalités signataires de cet appel rappellent dans leur argumentaire parvenu à notre rédaction qu'«à côté des partis politiques, de nombreux Sénégalais et Sénégalaises, individuellement ou dans le cadre d'associations ou de mouvements, se sont mobilisés ces dernières années pour s'opposer à la confiscation de la souveraineté du peuple.» Par leurs actions diverses, ils ont «permis à la fois de protéger notre pays du dévoiement de la Constitution et de poser les fondements d'une démocratie participative forte, stable et porteuse d'un meilleur avenir». Sous ce rapport, «il n'est donc ni normal, ni moral qu'un citoyen engagé dans sa communauté locale et mobilisé pour le mieux-être des populations ne puisse pas se présenter aux élections locales, même si telle est sa volonté et celle de sa communauté», lit-on dans la déclaration.
Assises nationales
En lieu et place de «combats d'appareils» politiques, estime Initiative citoyenne, les scrutins locaux doivent être l'occasion de «choisir» dans chaque localité «des personnes que nous connaissons, qui portent nos valeurs, partagent nos peines et nos joies», mais aussi «engagées à améliorer notre quotidien, en égale dignité et responsabilité avec nous-mêmes». Se référant aux Assises nationales, les signataires de l'appel soulignent que la Charte de gouvernance démocratique a «consacré la possibilité pour les citoyens non organisés dans des partis politiques de participer à 'tous types d'élections'», ce qui engage toutes «les parties prenantes (qui) se sont expressément engagées à traduire en acte cette recommandation».
Pour réparer cette «anomalie de la loi électorale», Initiative citoyenne veut s'appuyer sur les députés afin qu'ils saisissent cette «formidable opportunité (…) de matérialiser cette forte demande citoyenne, conformément aux principes consacrés par la Constitution». Les douze signataires de l'appel sont : Fadel Barro (Y en a marre), Moussa Diaw (Yamalé), Cheikh Tidiane Dièye, Moctar Fall, Mame Adama Guèye, Abdou Khadre Lô, El Hadj Malick Sy, Jean-Charles Tall (tous des indépendants), Rokhiatou Gassama (Caucus des femmes leaders), Falilou Kane (Exina), Abdel Kader Ndiaye (And defar Ndr) et Ibé Niang (Jog ci).
MOMAR DIENG
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