Une clôture en apothéose !
La 9ème édition des rencontres poétiques a été clôturée avant-hier, mercredi, au village des arts de Dakar. Poètes et slameurs se sont donné rendez-vous dans ce lieu pour réciter des poèmes. Une ambiance extraordinaire dans un endroit magique.
Des textes, il en a plu mercredi soir lors de la clôture de la 9e édition des rencontres poétiques au village des arts de Dakar. Dans les poèmes et les proses déclamés, on parle parfois de la vie, du quotidien de l’homme ou simplement de l’environnement dans lequel il se trouve. ‘’Les artistes sont des poètes. Dans la musique, les arts plastiques, le cinéma, il y a une rencontre avec la poésie’’, justifie Amadou Lamine Sall.
Au village des arts de Dakar, les férus de poésie sont installé sous des manguiers aux feuilles pâles et sèches. Des sacs de pommes de terre peints avec différentes couleurs enveloppent les troncs d’arbres. Aussi, dans les couloirs des bâtiments, sont accrochés ici et là des tableaux d’art peints aux couleurs attractives. Pour une luminosité assez particulière, le feu de bois improvisé vient donner un éclat particulier aux lieux mêlé à la lumière des lampes accrochées sur les branches d’arbres.
Dans cet espace vert, ou la chlorophylle distribue toutes ses vertus à un public charmant, perse une musique douce qui accompagne les vers des innombrables poètes présents ce soir. Cette édition est d’ailleurs, selon son initiateur Amadou Lamine Sall, l’une des plus singulières. ‘’Déjà, l’ouverture est l’une des plus belles depuis 1998. La touche particulière est que la Biennale se passait en ville à la Fondation Senghor. Mais cette fois-ci, nous sommes allés dans les jardins de la maison du Président poète. Le symbole est donc très fort, car nous sommes chez celui qui nous a donné une nation, un hymne national’’ soutient-il.
‘’On n’écoute jamais les poètes’’
Toutefois, malgré la réussite tant chantée de cet évènement, Amadou Lamine Sall a déploré le fait qu’on ne donne pas la parole aux poètes. ‘’On n’écoute jamais les poètes, on n’entend jamais des textes. Les gens ne font que parler, alors que le Sénégal est fait par un poète. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons voulu créer une Biennale où les gens écoutent les poètes. Ici c’est l’esprit, la créativité’’ défend-il.
Dans le public, il n’y a pas que des Sénégalais. Parmi les pays invités, il y a le Maroc, la Palestine, le Togo, le Tchad et le Congo. Ici également, l’âge ne compte pas. Tantôt des personnes âgées se saisissent du micro, tantôt ce sont de très jeunes poètes qui prestent. Les inspirations diffèrent, mais le talent est presque égal. ‘’Dieuwrigne’’, un slameur de la banlieue, ouvre le bal. En tenue ‘’njaxass’’ (mélange), il est le premier à tenir en haleine le public de par sa prestance. Il est suivi de Samira, une jeune Rufisquoise qui enchaîne avec les textes intitulés ‘’comment’’ et ‘’que de la jeunesse’’.
Puis le président de l’association des artistes et comédiens du théâtre sénégalais (Arcots), Pape Faye, prend le micro pour entonner quelques vers de sa voix rauque et imposante. Les poèmes ‘’mensonge’’, ‘’valentine’’ et ‘’bizarre’’ sont déclamés par un jeune poète togolais. Quant au petit-fils de Georges Pompidou, Roman Pompidou, il a récité avec une voix suave, un des poèmes de l’initiateur de l’événement Amadou Lamine Sall. Les slams se poursuivent et Kamou Mc l’Africain sert ‘’plaidoirie pour l’Afrique’’ où il appelle les jeunes Africains à créer au lieu d’imiter. A méditer…
AMINATA FAYE