Défendre nos leaders sans attendre l’État

Dans le contexte actuel où il est de bon ton pour les bras (bouches) armées de l’opposition d’insulter et d’attaquer le Président mais surtout le Premier Ministre Ousmane Sonko dans ce qu’ils ont de plus intime, ainsi que leur dignité, il est essentiel de rappeler que la protection des institutions et des personnalités qui les incarnent, ne saurait reposer exclusivement sur une réaction spontanée ou discrétionnaire du ministère public encore moins du garde des sceaux. Une telle attente, en plus d’être irréaliste expose à des critiques de partialité et d’ingérence.
Pastef est un parti organisé, doté de la personnalité morale, il lui appartient (ses juristes, avocats et cellules de veilles citoyennes) de s’organiser pour assurer une vigilance constante et systématique face aux atteintes à la dignité et à l’intégrité des institutions. Défendre Ousmane Sonko c’est défendre les intérêts matériels et moraux de Pastef puisque ses contempteurs refusent de dissocier le Président du Pastef et du Premier ministre.
Autrement dit, au lieu de se plaindre de l’inaction supposée de la justice si le parquet ne s’autosaisit pas (ma foi, ils en ont plein les bras des criminels financiers qui doivent rendre gorge), il est non seulement possible, mais légitime de saisir l’autorité judiciaire par voies légales en recourant aux mécanismes de poursuites indirectes : (une personne ou un groupe peut déclencher l’action de la justice sans que le ministère public (le procureur) ne soit à l’initiative lui-même). Une plainte directement devant le doyen des juges d’instruction, une citation directe ect. Sont des voies à exploiter. Même la société civile si prompte à s’indigner a qualité pour agir et initier une plainte, que ne fait-elle pas? De plus nous avons une excellente occasion de profiter de la « jurisprudence des 200 millions » que la justice vient d’entériner. C’est du pain béni!
Il ne faut pas déléguer nos combats fondamentaux, la réussite de notre projet politique passe par la défense de nos dirigeants qui sont des hommes à abattre par ceux-là même qui envoient ces énergumènes commettre leurs forfaits pour ensuite se poser en victimes.
Cette défense relève de la responsabilité de Pastef et de ses allies, ni du procureur, ni du ministre de la justice. C’est une responsabilité politique et juridique, il ne s’agit pas d’exiger que toute atteinte ou offense soit sanctionnée immédiatement par une intervention directe du ministre de la justice ou ses représentants.
En revanche, nous devons mettre sur pied des mécanismes clairs, rigoureux et exemplaires de saisine du juge dans une logique d’institutionnaliser la réponse politique et judiciaire.
De ce fait, les autorités judiciaires et de l’Exécutif seront soulagées d’une pression politique directe. Les démarches contentieuses seront ainsi rationalisées et plus crédibles en nous fondant sur des faits établis et des fondements juridiques solides.
En outre, une telle démarche ancre notre mouvement dans une culture de droit, de responsabilité et de rigueur institutionnelle, loin des réflexes émotionnels. Nous de devons pas nous contenter pas de dénoncer et attendre et attendre une action verticale, agissons par le droit, en citoyens organisés et conscients des outils dont nous disposons, il; y va de la survie du projet de société que nous portons.
Je suis pour une saisine ordonnée mais systématique, une réponse de fond aux défis post électoraux que nous posent les hommes de l’ombre de l’ancien régime.
N'attendons pas toujours le geste qui vient d'en haut, agissons.
Par Me Karl Pape