Suite à la décision des arbitres de ne plus officier, la Fédération sénégalaise de football (FSF) s'est réunie hier en comité d'urgence. Et l'instance dirigée par Augustin Senghor a décidé de suspendre pendant deux ans Badara Mamaya Sène et Amadou François Guèye, respectivement président de la Commission centrale des arbitres (CCA) et vice-président de la CCA chargé de la désignation. Me Augustin Senghor, qui a annoncé la sentence, explique que la FSF veut mettre fin à la mainmise de Badara Mamaya Sène sur l'arbitrage sénégalais.

2 ans pour Badara Mamaya Sène et Amadou François Guèye, dit ''Franky''

''Le comité d'urgence a pris la décision de suspendre les deux membres de la Commission centrale des arbitres (CCA) que sont Badara Mamaya Sène et Amadou François Guèye, dit ''Franky''. Durant ces 2 années, ils seront mis à l'écart de toutes les activités relatives au football. Cette décision sera soumise au comité exécutif pour la valider et à l'assemblée générale pour l'apprécier''.

Direction nationale de l'arbitrage (DNA)

''Nous avons mis en place la Direction nationale de l'arbitrage (DNA). C'est une décision que la FIFA nous a imposée. La FIFA avait déclaré que toute fédération affiliée devait créer à partir du 1er avril 2011 une DNA. Ce que nous n'avons pas fait à cause de la pression de Badara Mamaya Sène, qui n'en voulait pas. Mais on est arrivé à un point où on ne peut plus aller à l'encontre des décisions de la FIFA, sous peine d'être sanctionné. La non-existence de la DNA constitue un obstacle au développement de l'arbitrage sénégalais. Puisque celui-ci continue d'être géré comme il y a vingt ans. Avec la mise en place de la DNA, tous les arbitres viendront s'inscrire à la FSF et auront leurs fiches d'engagement et leurs comptes bancaires. Il n'est plus admissible que les arbitres restent des mois avant de recevoir leur argent alors qu'il est disponible depuis longtemps.

''La DNA va cohabiter avec la CCA pour le bon déroulement des compétitions''

''Nous avons pris des mesures pour que personne ne puisse atteindre au bon déroulement des compétitions fédérales. Pour cela, nous allons le faire avec la DNA et la CCA. Je voudrais souligner que Badara Mamaya Sène ne peut pas être président de la CCA depuis qu'il a démissionné de tous ses postes à la FSF, notamment du Comité exécutif. Si on se réfère aux statuts de la FSF et aux règlements de l'arbitrage de la FIFA, on ne peut être président de la CCA que si on est membre du Comité exécutif. Donc, si on démissionne du Comité exécutif, on ne peut plus être président de la CCA. Il n'a qu'à attendre jusqu'aux prochaines élections. Si les arbitres le choisissent, il pourra revenir''.

''Mettre fin à la mainmise de Badara Mamaya Sène sur l'arbitrage sénégalais''

''Nous sommes venus avec la ferme volonté de changer la gestion de l'arbitrage sénégalais. À son avis (Badara Mamaya Sène), les nouvelles mesures prises et les nouveaux organes mis en place pourraient affaiblir sa mainmise sur l'arbitrage sénégalais. Depuis très longtemps, c'est Badara Mamaya Sène qui connaissait les arbitres, qui les nommait. C'est lui qui décidait qui allait jouer, si les arbitres devaient siffler ou pas. Cela doit cesser. Cette situation n'enchantent pas les arbitres. Ils auraient aimé jouer tous les week-ends comme c'est le cas pour les joueurs qui s'entraînent tous les jours pour livrer un match le week-end. Il faut que les Sénégalais sachent que ce n'est pas une affaire personnelle. C'est un bien public qu'on nous a confié, il nous incombe de bien le gérer. Une seule personne ne peut peut exiger que les choses soient faites selon ses intérêts personnels. Notre objectif est qu'il n'y ait plus de grèves d'arbitres après ce problème. Il est temps que l'on règle le problème du comportement de Badara Mamaya Sène. Il a beaucoup fait pour le football sénégalais mais il ne lui appartient pas''.

''Nous ne reculerons pas''

''Nous allons renforcer notre position par rapport aux réformes que nous comptons mettre en place dans le cadre de l'arbitrage. Nous ne reculerons pas sur l'idée de mettre sur pied la Direction nationale de l'arbitrage (DNA), si c'est la raison pour laquelle les gens s'agitent. Si c'est notre personne qui les dérange, nous n'y pouvons rien. Nous sommes là parce que nous avons été élus pour quatre ans. À la fin de notre mandat, toute personne désireuse peut demander à être président ou être membre du Comité exécutif. C'est ça la démocratie. Tant que nous serons aux commandes, le Comité exécutif, le président de la FSF que je suis et mes collaborateurs, présidents des clubs, nous dirigerons le football sénégalais comme il le faut sans discrimination. Ce n'est pas parce que Badara Mamaya Sène est une autorité dans ce pays que nous n'allons pas le sanctionner s'il viole nos chartes''.

Par Louis Georges DIATTA

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