Publié le 10 Jan 2024 - 01:05
CONTRÔLE DES PARRAINAGES

Sonko, Aida Mbodj, Amsatou Sow Sidibé et Me Moussa Diop exclus

La validation du parrainage n'est pas une démarche aisée. Aucun candidat à l'élection présidentielle n'a réussi à franchir cette étape, hier. Plusieurs candidatures ont été invalidées, en raison de dossiers incomplets ou de l'absence de leurs parrains dans le fichier électoral. C'est le cas notamment de la candidature d'Ousmane Sonko. D'autres candidats passeront au second tour en raison de doublons à régulariser. Hier, lors de la cinquième journée de vérification des parrainages pour l'élection présidentielle, aucun des candidats n'a réussi à franchir cette étape cruciale. Parmi eux, il y a Ousmane Sonko, dont le dossier a été rejeté pour cause de non-conformité (dossier incomplet). L'avocat Me Ciré Clédor a vivement contesté cette décision. Après sa sortie du Conseil Constitutionnel, il a vivement critiqué la commission chargée de la vérification, dénonçant le fait que le président Badio Camara leur ait immédiatement signifié l'incomplétude de leur dossier à leur arrivée. Il a déclaré, visiblement choqué : "Cela signifie que le dossier a été examiné en l'absence du mandataire et du représentant d'Ousmane Sonko, ce qui constitue une violation flagrante de la loi." Il a également souligné que la commission doit obligatoirement inclure le représentant du candidat concerné. "La composition de cette commission était irrégulière, car la loi exigeait que cette vérification se fasse en présence du candidat, du mandataire ou du représentant du mandataire. Il est évident que les violations de la loi se multiplient, laissant transparaître une volonté d'organiser des élections qui manquent dès le départ de transparence et qui, en tout état de cause, ne refléteront pas la volonté de la nation. La commission ne peut pas siéger légitimement sans la présence du représentant du candidat. L'opinion nationale et internationale retiendra qu'il s'agit d'une farce électorale qui a été organisée et qui se poursuit", a-t-il fulminé. Il a également indiqué qu'ils feront usage des recours prévus par la loi. "Le Sénégal s'est engagé dans une vaste mascarade électorale. Tout le monde a pu constater que le processus électoral manque non seulement de transparence, mais aussi d'intégrité. Tout est opaque", a déploré Me Ly. Qui a souligné que les candidats ne peuvent même pas savoir si le fichier électoral est correct. "Personne ne peut dire quelle est la composition du fichier électoral ni comment les clés USB qui ont été remises ont été paramétrées", a-t-il ajouté. Autres cas: Aida Mbodj, Amsatou Sow Sidibé, Me Moussa Diop… Parmi les dossiers qui ont été rejetés, il y a celui d'Aida Mbodj. En effet, les parrains de la Présidente de l'Alliance nationale pour la démocratie And Sakhal Liguèye ne figurent pas dans le fichier électoral, ce qui conduit à l'élimination de la candidate Aïda Mbodj de la course électorale. Elle ne pourra pas participer au second tour. Serge Louis Déthié Cissé, mandataire d'Aïda Mbodj, a expliqué : ‘’Nous étions en fin de liste. Après le tirage, nous étions placés à la 93ème place et nous venons de subir le test du parrainage. Ce test a révélé que les militants qui ont organisé le congrès et qui nous ont parrainé ne sont pas dans le fichier, selon la commission’’. "Une clé nous a été remise pour pouvoir identifier nos militants qui, sur le terrain, se sont débrouillés avec leur pièce d'identité pour parrainer notre candidate, mais ils ne figurent pas dans le fichier électoral", a-t-il ajouté, tout en soulignant qu'ils doutent du fichier utilisé au niveau du conseil constitutionnel. Il a également mentionné qu'ils allaient étudier la clé avec ses camarades pour comprendre les raisons de l'absence de leurs parrains dans le fichier. La candidate Pr Amsatou Sow Sidibé n'a pas non plus réussi à passer cette étape. Son mandataire, Amadou Sow, s'est présenté hier à la convocation du Conseil constitutionnel pour l'évaluation de leurs parrainages. Cependant, le Conseil constitutionnel n'a pas procédé à cette évaluation, arguant qu'un élément de leur dossier était manquant, à savoir l'attestation de la Caisse de dépôt et de consignation. "Nous avons versé notre caution, le 20 décembre 2023, et avons reçu l'attestation de versement datée du 21 décembre. Au moment du dépôt de notre dossier de candidature, cette attestation de caution manquait. Nous avons promis de la fournir, le lendemain. Nous nous sommes rendu à la CDC pour obtenir un duplicata. Nous l'avons transmis par le biais du greffe au président du Conseil constitutionnel qui l'a bien reçu. Cependant, aujourd'hui (hier), il nous a été signifié que notre dossier ne pouvait être examiné, en raison de l'absence de ce document", s’est insurgé M. Sow. Pour lui, cela signifie que la décision de rejeter le dossier de candidature du Pr Amsatou Sow Sidibé repose uniquement sur un motif de forme. "Le Conseil constitutionnel, garant de la loi fondamentale dans notre pays, qui est censé à chaque fois approfondir les questions pour donner une signification substantielle à ces axes et aux processus en cours, dans le cadre de nos jeux démocratiques, s'est contenté de formuler une décision exclusivement basée sur une problématique de forme. Le fond est une fois de plus sacrifié au profit de la forme", a-t-il déploré, estimant que c'est l'occasion d'améliorer le système démocratique sénégalais. Selon lui, dans d'autres contextes, ces questions seraient sérieusement prises en compte et traitées par le Conseil constitutionnel. Egalement, le mandataire de Me Moussa Diop a été renvoyé du Conseil Constitutionnel en raison du défaut d'attestation de la CDC, ce qui a conduit à l'élimination de M. Diop de la course présidentielle. Sa candidature a été rejetée automatiquement. De même, le dossier de Capitaine Dièye a été invalidé en raison d'un manque d'attestation. De même, les candidatures d'Ibrahima Cissokho, Momar Ndao et Mansour Ndiaye ont été rejetées, tandis que Talla Sylla s'est désisté. Candidats au second tour En ce qui concerne Thierno Alassane Sall, il a réussi à passer au second tour. TAS a présenté 58 975 parrains, le nombre maximum autorisé par la loi. Parmi ces 58 975 parrains, seuls 200 ont été invalidés, c'est-à-dire qu'ils ne figuraient pas dans le fichier. Cependant, son mandataire a été informé de doublons externes. "Cela peut s'expliquer facilement, car nous avons été désavantagés par rapport au tirage. Nous sommes classés 90ème sur 93 candidats. C'était les règles du jeu, nous les acceptons", a déclaré Makhéte Fandégué Niang, mandataire du candidat Thierno Alassane Sall, qui estime que rien n'est encore joué. La seule chose qu'il déplore, c'est que les candidats passés avant eux avaient déjà été informés de leurs doublons externes. Makhéte Fandégué Niang et ses collègues n'ont que 48 heures pour combler l'écart de 14 000 parrains pour que le candidat puisse participer au second tour de l'élection présidentielle. Le candidat Bougane Gueye Dany a également réussi à accéder au second tour. Il a validé 25 235 parrains et il lui a été notifié 29 622 doublons externes. Il pourra régulariser jusqu'à 18 996 avec une région à compléter. "Le travail que nous avons accompli a porté ses fruits, car aujourd'hui, nous sommes presque à 70% et nous sommes au deuxième tour. Il nous reste une région à compléter et le nombre n'est pas tellement élevé. Heureusement, nous avons un stock. Nous allons nous y atteler rapidement, dans les 48 heures pour déposer cela et passer au deuxième tour", a déclaré avec optimisme le mandataire de la coalition Bougane Gueye 2024, Mamadou Gueye, soulignant que c'est la position qui les a épuisés. Le candidat Amadou Ly doit également régulariser des parrains. BABACAR SY SEYE

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