Publié le 1 Jan 2016 - 23:03
CONTRIBUTION

Quand la revendication de nos droits prime sur l’exercice de nos  devoirs, les portes de l’anarchie sont grandement ouvertes

 

Je suis parfois sidéré par la réclamation à outrance des droits du citoyen par le peuple à travers les leaders d’opinion qui s’érigent en sentinelle de la quête légitime de la liberté d’expression et des droits garantis par les principes de la constitution et de la charte  des droits de l’homme et du citoyen.

Dans un pays qui aspire  à la l’émergence comme le Sénégal, le respect des droits de l’homme et du citoyen est un principe inaliénable garanti pat la constitution qui est la loi fondamentale qui exige respect et obéissance de la part du peuple. C’est pour cette raison que le pouvoir politique a l’obligation, conformément à ses prérogatives de respecter et de faire respecter ces principes dont la sacralité est gage de stabilité politique et sociale dans une démocratie. Cette obligation inhérente à la nature du pouvoir démocratique instauré, interpelle également tous les citoyens qui sont couverts et protégés sans aucune discrimination par la loi. Tel est, dans des termes relativement philosophiques ce que nous pouvons appréhender comme « le devoir être des choses » conformément à l’idéal républicain enseigné par Montesquieu et Jean Jacques Rousseau qui inscrivent le pouvoir politique dans une dynamique de conciliation entre la souveraineté absolue de l’Etat et la liberté individuelle.

Cependant, tous les jours et dans une banalisation qui déchante, nous assistons à une triste réalité à travers des faits qui contrastent  avec les principes et des revendications en à pas finir de nos droits quand nous refusons arbitrairement de répondre à l’interpellation de nos devoirs.

Alors que ces derniers nous assaillent à longueur de journée dans le travail, dans notre conscience, dans les rues, dans les rapports sociaux et dans nos attitudes et comportement de tous les jours, la revendication et la communication sur nos droits nous occupent et nous obnubilent jusqu’à sacrifier les intérêts de la nation : pillages, saccages d’édifices publics et dilapidation des acquis du contribuable. En dépit de la réglementation qui organise et canalise l’expression des libertés, le Sénégal est devenu un pays où tout le monde est ’ autorisé à parler’’ sans aucun respect de la décence et de l’éthique dans la communication. Cela est d’autant plus grave delors que c’est la Première institution du pays qui  est visée par cette violence verbale et de multiples offenses qui portent atteinte à son honorabilité au nom de la liberté d’expression. Récemment, un rappeur s’est illustré par des insultes  contre les parents d’autorités comme la Première Dame et d’un Ministre de la République sans une condamnation aucune de la part  des donneurs de leçons.

Face donc à la recrudescence de ces pratiques dégelasses qui entachent l’image de la presse et de la pratique politique, ces prétendus défenseurs des droits de l’homme observent un silence déconcertant en attendant la première convocation d’un journaliste ou d’un leader politique pour crier leur ras-le-bol sur une éventuelle violation des droits d’un mis en cause en atteste l’affaire Lamine qui a défrayé la chronique depuis plusieurs semaines au Sénégal.

Et pourtant, il suffisait d’un travail professionnel de recoupement dans la responsabilité et la vigilance pour donner une information équilibrée à partir de deux versions contradictoires : celle du journal le Monde et l’éclairage apporté par Monsieur  Lamine Diack lui même. Aussi, la bonne foi devrait-elle recommander à tout  leader  sérieux de prendre une position responsable qui ne culpabilise pas forcement le Chef de l’Etat conformément à la nature des deux versions  en attendant que la procédure judiciaire arrive à son terme. Sinon il est incompréhensible, au regard des deux versions, d’affirmer arbitrairement, sur la base d’une information non encore élucidée que l’actuel Président de la République a obtenu son mandat à partir de l’argent sale  issu du dopage. Même s’il était avéré que ce financement a eu lieu, tous les citoyens, en bons patriotes et dans un sursaut d’orgueil populaire, devraient faire preuve de dépassement pour s’unir autour de l’essentiel, la sauvegarde de l’image de notre pays unis dans la diversité pour faire face aux agressions de l’extérieur.

 Mais, c’était sans compter avec la légèreté d’une certaine opposition politiquement inculte et une presse d’aujourd’hui avide du sensationnel et engluée dans le tourbillon d’une mercantilisation qui l’éloigne dangereusement de la responsabilité et de la déontologie professionnelle.

En décidant expressément de diffuser de fausses informations sur la première institution de la République, Omar SARR pour ne pas le nommer de même que certains journalistes, ont failli à leur devoir dans l’exercice de leur droit d’expression dont ils ont abusé en portant atteinte à la dignité du Président de la République du Sénégal. Nous devons donc sans exception combattre une telle forfaiture hideusement perpétrée contre nos institutions de plus en plus désacralisées par l’arbitraire et l’impunité.

Assane Sène (Responsable Apr/ Ngoundiane)

 

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