Le paradoxe sénégalais
Alors qu'il accueille environ 2 500 navires par an et que le sous-secteur des transports maritimes assure 95% de ses exportations, le Sénégal peine à appliquer les conventions internationales après ratification.
Le Sénégal est champion dans la ratification des conventions maritimes internationales. Mais leur transposition au plan interne n'est pas effective. C’est la remarque faite par le directeur général de l’Agence nationale des affaires maritimes (ANAM) à l’ouverture de l’atelier national sur la mise en œuvre effective, par le Sénégal, des conventions maritimes internationales.
Selon Yérim Thioub, la plupart de ces conventions concernent la sécurité et la sûreté maritimes, la protection de l’environnement marin, du commerce, de la recherche et du sauvetage en mer. Par exemple, “la convention SOLAS date de 1978. Depuis lors, il y a eu tellement d’amendements que beaucoup de pays qui ont davantage de moyens que nous ont des problèmes pour la mise à niveau”, soutient M. Thioub. Aujourd'hui, alors que le Sénégal reçoit plus de 2 500 navires par an, la mise en œuvre effective de ces conventions destinées à garantir la sécurité maritime reste une nécessité. “Il s’agit d’engagements internationaux que le Sénégal a l’obligation de mettre en œuvre. Mais, pour mettre en œuvre toutes ces conventions, il faut des ressources humaines et matérielles suffisantes”, prévient Yérim Thioub.
Cet atelier, qui a lieu en présence d'experts de l’Organisation maritime internationale, de l’Anam et du ministère de la Pêche et des Affaires maritimes, vise donc à mettre en place un cadre législatif national en mesure de répondre aux dispositions réglementaires internationales. Selon Pape Diouf, ministre de tutelle, “il appartient à l'Etat d’opérer le monitoring (suivi-évaluation) nécessaire à la mise en œuvre effective des dispositions” ad hoc. Cette démarche est d'autant souhaitable que l'économie nationale est “tributaire du sous-secteur des transports maritimes, qui assure plus de 95 % de notre commerce extérieur, et de celui de la pêche, dont les retombées économiques, sociales et alimentaires sont considérables”, a ajouté Pape Diouf.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
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