Publié le 20 Oct 2025 - 09:19
LOI DE FINANCES 2026 – MOBILISATION DES RECETTES    

Une hausse de 1 174,46 milliards FCFA  

 

Des recettes de 6 188,79 milliards FCFA sont prévues dans la Loi de finances pour l’année 2026, soit une hausse de 23,42 % par rapport à celle de 2025. La stratégie de mobilisation des recettes tourne autour de réformes fiscales et douanières majeures. 

 

La Loi de finances pour l’année 2026 prévoit des recettes de 6 188,79 milliards FCFA, soit une hausse de 1 174,46 milliards FCFA ou 23,42 % par rapport à la Loi de finances pour l’année 2025. Cette progression jugée notable devrait être portée par les réformes fiscales et douanières et l'exploitation des hydrocarbures, dans une démarche de souveraineté budgétaire et de redressement des finances publiques, selon le document d’évaluation des recettes budgétaires de l’État, communément appelé « Voies et moyens ». 

Pour l’exercice 2026, des recettes additionnelles d’un montant de 762,60 milliards FCFA sont attendues de l’application des mesures du PRES, réparties en recettes non fiscales pour un montant de 59 milliards FCFA et recettes fiscales pour un montant de 703,6 milliards FCFA. 

« Les recettes prévues pour le budget général passent de 4 794,64 milliards FCFA en 2025 à 5 932,11 milliards FCFA en 2026, soit une progression de 1 137,47 milliards FCFA en valeur absolue et 23,72 % en valeur relative », a-t-on expliqué. Quant aux recettes des Comptes spéciaux du Trésor (CST) pour l’année 2026, elles sont évaluées à 256,68 milliards FCFA contre un montant de 219,70 milliards FCFA en 2025, soit une hausse de 36,99 milliards FCFA en valeur absolue et 16,84 % en valeur relative, imputable essentiellement aux comptes d’affectation spéciale. 

Une évolution de 1 025,18 milliards FCFA des recettes fiscales

Les recettes internes du budget général sont évaluées à 5 740,65 milliards FCFA dans le projet de LFI 2026, soit une hausse de 1 191,01 milliards FCFA (26,18 %) en glissement annuel. Cette progression, dit-on, est principalement portée par les recettes fiscales qui ont connu une évolution de 1 025,18 milliards FCFA. Par rapport aux recettes fiscales pour l’année 2026, elles sont projetées à 5 384,80 milliards FCFA contre 4 359,62 milliards FCFA en 2025, soit une forte progression de 1 025,18 milliards FCFA en valeur absolue et 23,52 % en valeur relative. Elles sont composées des impôts directs et indirects.

D’ailleurs, concernant les impôts directs, ils sont projetés pour un montant de 1 907,71 milliards FCFA dans le projet de LFI 2026 contre 1 550,79 milliards FCFA en 2025, soit une hausse de 356,93 milliards FCFA en valeur absolue et 23,02 % en valeur relative. « Cette hausse est imputable, dans une large part, aux impôts sur les salaires qui affichent une progression de 287,75 milliards FCFA et les impôts sur les revenus, bénéfices et gains en capital qui progressent de 57,97 milliards FCFA », fait-on savoir. 

Ainsi, la stratégie de mobilisation des recettes tourne autour de réformes fiscales et douanières majeures. Il s’agit de la mise en œuvre du nouveau Code des investissements ; de la rationalisation progressive des exonérations fiscales ; de l'élargissement de l'assiette (enrôlement massif, digitalisation, défiscalisation de l’économie numérique) ; et de la poursuite de la modernisation douanière via PROMAD. 

« En matière fiscale, le plan d’action est aligné sur les grandes orientations de la SND et du PRES. En effet, dans un contexte de transition fiscale et de changement d’option d’endettement, la fiscalité demeure l’une des alternatives les plus crédibles pour soutenir l’activité économique tout en couvrant les charges publiques », souligne le document. 

Ainsi, il est attendu de l’administration fiscale une contribution annuelle importante en termes de relèvement du taux de pression fiscale, en vue d’atteindre le seuil de 20 % édicté par l’UEMOA. La gestion fiscale courante se verra renforcée par le rendement des nouvelles taxes induites par les mesures du PRES, selon le gouvernement. Quant à la promotion du civisme fiscal et le renforcement de l’efficacité opérationnelle des services, ils seront portés par des actions de sensibilisation et de communication de gestion de portefeuille fiscal.

Une autre orientation devra mettre l’accent sur le renforcement du contrôle fiscal pour l’application de sanctions dissuasives face à certains comportements déviants vis-à-vis des obligations déclaratives et contributives. Il s’y ajoutera, dit-on, le ciblage de secteurs stratégiques à fort potentiel de risques fiscaux, surtout dans un contexte de production de ressources d’hydrocarbures. 

Adapter le dispositif fiscal à l’évolution de l’économie

Au titre des dépenses fiscales, « leur rationalisation figure en bonne place dans la réforme en cours du Code général des impôts en vue de recouvrer des espaces de recettes devant renforcer la performance des services opérationnels », d'après le document des « Voies et moyens ». Cette réforme vise à adapter le dispositif fiscal à l’évolution structurelle de l’économie sénégalaise et mondiale. L’élargissement de l’assiette fiscale étant le socle de toute la stratégie opérationnelle, il est appuyé par la « sécurisation des recettes des grands contributeurs » à travers la segmentation fiscale et la digitalisation de la chaîne de déclaration et de recouvrement.

En somme, cette stratégie vise le consentement volontaire à l’impôt tout en diversifiant les sources de recettes susceptibles d’assurer un financement endogène du développement du pays. 

En matière douanière, l’orientation majeure pour les années à venir se décline à partir de la vision d’« une administration de référence orientée vers la facilitation des échanges, la mobilisation optimale des recettes et le renforcement de la surveillance douanière ». Cette orientation sera principalement portée par la réforme du Code des douanes.

Dans ce cadre, promet-on, des mesures de suivi de l’assiette douanière et de contrôle plus rapproché de la gestion des régimes suspensifs, combinées à une disponibilité continue du système « Gainde », grâce aux investissements dédiés au Programme de modernisation de l'administration des douanes (PROMAD), seront prises afin de permettre la limitation des pertes de recettes douanières du fait de la conjoncture mondiale défavorable. 

Pour une meilleure mobilisation des recettes de la LFI 2026, des actions seront, bien sûr, mises en œuvre par la Douane. Parmi elles :  l’intensification de l’assiette douanière : rétablir la fiscalité douanière sur les importations d’appareils de téléphonie fixes et mobiles ; relever l’âge d’importation des véhicules de transport de personnes et de marchandises ; moderniser les méthodes d’évaluation des véhicules importés pour une meilleure optimisation de l’assiette des véhicules ; rétablir le droit de sortie sur les exportations d’arachide et instituer un droit de sortie sur les exportations de noix brutes de cajou. 

Les investissements phares de l’Agenda national de transformation

Au-delà de ce premier point, d’autres actions devront être mises en œuvre : améliorer les procédures de dédouanement ; optimiser la surveillance douanière et lutter contre la fraude ; renforcer l’efficacité du service, etc. 

Selon les autorités, les ressources endogènes sont favorisées pour financer le développement préconisé par l’Agenda national de transformation (ANT).

Les investissements phares de l’ANT sont composés principalement par : Le projet du Grand Transfert d’eau ; Le projet d'accélération de l'économie numérique au Sénégal (PAENS) ; Le projet de construction de 35 centres de santé ;  Le projet de remplacement des abris provisoires ; Le projet de 30 000 logements ; Les projets d’agropoles Sud et Centre ; Les projets de construction de l'autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis et Mbour-Fatick-Kaolack. 

BABACAR SY SEYE

Section: 
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