Mohammed VI donne un nouvel élan à sa politique économique africaine
Le souverain chérifien a profité d'une tournée au Sénégal, en Côte d'Ivoire et au Gabon pour redynamiser la diplomatie africaine du royaume. De nombreux accords économiques ont aussi été signés.
Sept ans après sa dernière grande tournée sur le continent, Mohammed VI a donné un nouvel élan à sa politique africaine. En visite officielle au Sénégal, en Côte d'Ivoire et au Gabon depuis le 15 mars, le roi a emmené une impressionnante délégation composée de plusieurs ministres (Affaires étrangères, Économie, Santé, Tourisme, Intérieur, Transports, Agriculture, Habous...), d'influents conseillers comme Zoulikha Nasri et Fouad Ali El Himma, de Mohamed Yassine Mansouri, patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, le service des renseignements extérieurs), et du général Bouchaïb Arroub, chef du 3e bureau chargé de la coopération militaire.
N'hésitant pas à s'aventurer sur les terres de prédilection des grandes puissances (France, États-Unis, Chine), le Maroc se veut le symbole d'une coopération Sud-Sud « au service du progrès et du bien-être des peuples ». « Nous proposons à nos frères africains un partenariat gagnant-gagnant, explique Youssef Amrani, ministre délégué aux Affaires étrangères. Le Maroc peut faire valoir sa diplomatie d'influence. Il siège actuellement au Conseil de sécurité des Nations unies. Notre expertise entrepreneuriale et nos écoles de formation sont aussi très prisées. »
Le souverain a supervisé la signature de grands accords de coopération dans les domaines du tourisme, du commerce, des mines et de l'énergie, du transport, de l'enseignement, de la marine marchande, de la pêche, de la police, de la sécurité et de l'entraide judiciaire.
Lors de ses tête-à-tête avec Macky Sall, Alassane Ouattara et Ali Bongo Ondimba, il a notamment été question du Mali, où le royaume est très présent sur le plan humanitaire et apporte un soutien plus discret sur le plan militaire aux forces françaises et maliennes. La question du Sahara a également fait partie des discussions. Ses homologues ont promis au roi d'oeuvrer pour un retour du Maroc au sein de l'Union africaine et pour l'établissement d'accords commerciaux et d'investissements, notamment entre Rabat et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
J.A