Publié le 31 Mar 2020 - 20:19
COVID-19 ARABIE SAOUDITE

Les Sénégalais épargnés jusque-là

 

À l’instar de beaucoup de pays du monde, l’Arabie saoudite est aussi touchée par la Covid-19. A ce jour, aucun des mille Sénégalais de la communauté n’est concerné. Ils sont confinés chez eux.

 

Au moment où, au Sénégal, le couvre-feu commence à 20 h TU, en Arabie saoudite, c’est à 15 h locales (12 h TU) qu’il débute à cause de l’expansion du coronavirus. Encore que cela ne concerne pas toutes les villes du pays. Les habitants de Makka, Médine, Ryad et Djeddah sont confinés chez eux. Les autorités saoudiennes ont très tôt pris des mesures pour barrer la route à la Covid 19. Hier, étaient dénombrés, depuis le début de la pandémie dans ce pays, 1 299 cas confirmés, soit 96 cas supplémentaires par rapport au 29 mars 2020. Au 30 mars, 8 décès dûs au coronavirus ont été rapportés en Arabie saoudite.

Pour l’instant, aucun Sénégalais n’est concerné. ‘’Nous touchons du bois, car nous n’avons enregistré à ce jour aucun cas’’, fait savoir le président de l’association regroupant tous les Sénégalais vivant en Arabie saoudite, Abdou Mohamed Sagna. Aussi, à cause du confinement, ils sont toujours à la maison et il est connu de tous que ‘’l’Arabie saoudite est un pays très chaud et la climatisation y est une nécessité. Quasiment 100 % du pays l’utilise’’, indique M. Sagna. Or, craint-il, ‘’d’après les sources médicales, le virus se développe mieux dans le froid. C’est un vrai problème. Cependant, les médecins nous ont conseillé, en cette période de confinement, d’aérer nos maisons, d’éteindre la climatisation, lors de nos activités sportives, au moins, une à deux fois dans la journée’’, fait savoir M. Sagna.

En outre, ce confinement y étant de mise, l’économie a pris un coup et les résidents le ressentent. Parmi eux, la communauté sénégalaise dirigée par Abdou Mohamed Sagna. ‘’Toutes les activités sont au ralenti à cause du coronavirus. Nous avions nos habitudes comme au Sénégal, mais le confinement a tout perturbé’’, a expliqué M. Sagna. En Arabie saoudite depuis une trentaine d’années, cet enseignant à l’École française de Djeddah a établi un planning pour occuper la communauté sénégalaise forte de mille ressortissants. ‘’Grâce à une application, nous avons la possibilité de faire des vidéoconférences et donner des cours aux élèves. Mieux, il y a des jours qui sont choisis pour faire des activités physiques et toutes les familles sont concernées. C’est dire que l’on vit le confinement avec les moyens du bord et personne ne se plaint de cette situation, bien que cela ne soit pas évident’’ poursuit-il.

Prisonniers sénégalais libérés

On ne leur laisse aucun choix. Ici, c’est soit rester chez soi, soit payer une amende des plus chères. Les citoyens saoudiens arrêtés sont obligés de débourser 10 000 riyals, (environ 1,5 million de F CFA) et 2 mois d’emprisonnement. Les étrangers, eux, paient non seulement l’amende, mais sont rapatriés dans leurs pays d’origine. ‘’Les Sénégalais, comme toutes les autres communautés, vivent des jours difficiles ici, avec l’arrêt des activités. C’est un pays qui utilise presque 90 % de travailleurs dans les chantiers, puisqu’il y a beaucoup d’infrastructures en construction. La plupart des Sénégalais y travaillent et sont dans des endroits exposés, d’où l’arrêt des travaux pour cause de confinement. C’est un manque à gagner énorme pour nous, mais la santé est prioritaire. Chacun tentera de se rattraper après’’, dit-il, optimiste.

Pour l’instant, l’association qu’il dirige, et qui regroupe tous les Sénégalais vivant en Arabie saoudite, aide ceux qui en ont besoin. Le consulat du Sénégal joue également sa partition. C’est grâce à la diligence de l’équipe consulaire que des Sénégalais détenus dans des prisons sont pour la plupart libérés.

CHEIKH THIAM

 

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