Les enjeux de la réforme partagés avec les autorités administratives

Le Sénégal s'achemine vers une réforme territoriale majeure avec la mise en place des pôles territoires. Dans le cadre des concertations menées par les pouvoirs publics avec les différentes entités impliquées dans le processus, un atelier de partage de ladite réforme a été tenu le week-end dernier à Saly avec les autorités administratives, pièces maitresses de la gouvernance territoriale.
Renforcer la compréhension, l'appropriation et la mise en cohérence des actions de l'Administration Territoriale dans le cadre de la réforme des pôles territoires. C’est le sens de l’atelier de partage qui a eu lieu, ce week-end à Saly. L’événement, coprésidé par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Mouhamadou Bamba Cissé, et le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, Moussa Bala Fofana, marque une étape décisive dans le processus de réorganisation des territoires administratifs.
Selon Moussa Bala Fofana, cette réforme des pôles territoires s’inscrit dans la continuité de la vision du Président de la République et fait partie intégrante de l’Agenda national de transformation systémique « Sénégal 2050 ». Elle vise à corriger les déséquilibres territoriaux en renforçant le lien entre l’État et les citoyens, et à instaurer une action publique plus intégrée et cohérente. Le ministre a souligné que ‘’le moment est venu de tourner la page d’un État trop distant et fragmenté, de tourner la page des promesses inachevées faites à nos territoires et à leurs populations. »
La réforme vise, donc, à structurer l’action publique autour de "pôles territoriaux cohérents", mobilisant les collectivités locales, les services déconcentrés et les acteurs économiques pour transformer ces pôles en véritables locomotives de développement.
Co-construire avec les acteurs de terrain
Pour construire cette nouvelle architecture, l’atelier de concertation avait pour ambition de co-construire avec les acteurs de terrain. Il a permis de clarifier les rôles de chacun, d’élaborer une feuille de route, et d’intégrer un mécanisme de contrôle de légalité, de conformité et de suivi-évaluation pour garantir la qualité des pôles territoires à venir.
Le ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Bamba Cissé, a, pour sa part, insisté sur l’importance de la participation des gouverneurs, préfets et sous-préfets, considérés comme des acteurs clés dans le déploiement de cette réforme. Il a qualifié l’initiative de « restructuration ambitieuse, stratégique et structurante » qui exigera « engagement collectif, vision partagée et rigueur dans l’action ».
Pour les autorités, la réforme ambitionne de mettre fin à une gouvernance déclarative pour entrer dans l’ère d’une gouvernance vérifiable, où chaque territoire devient comptable de son progrès. La réussite de ce pari, ont-elles insisté, repose sur une adhésion forte des acteurs locaux et une harmonisation entre les politiques nationales et les réalités territoriales.
Les prochaines étapes de la concertation devront tenir compte des spécificités de chaque région pour éviter une logique uniformisatrice trop éloignée des réalités du terrain.
PAPE MBAR FAYE