Les craintes de Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye
Venue présider la cérémonie officielle de clôture de l'atelier national de l'évaluation externe conjointe du Règlement sanitaire international (RSI), la ministre de la Santé et de l'Action sociale a indiqué, hier, que l'adhésion du Sénégal à la mise en œuvre du RSI aux côtés de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est forte, dynamique et persévérante, depuis l'adoption du règlement par I'Assemblée mondiale de la santé en 1969 jusqu'à nos jours, où la troisième édition dudit règlement sert actuellement de document de référence.
Docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye a rappelé que le RSI version 1969 a succédé au RSI adopté par la 4e Assemblée mondiale de la santé en 1951. Après 1969, le RSI, qui couvrait six ‘’maladies quarantenaires’’, a été modifié en 1973 et en 1981, principalement pour ramener le nombre de maladies couvertes de six à trois (fièvre jaune, peste et choléra), et pour marquer l'éradication mondiale de la variole. "Notre pays le Sénégal, qui participe régulièrement et coopère en permanence aux différents processus de révision du RSI, s'attache donc naturellement à la mise en œuvre performante de celui-ci.
Or, justement, une des exigences techniques induites par cette ambition stratégique consiste à procéder périodiquement à l'auto-évaluation puis à l'évaluation externe conjointe de l'application du RSI sur le territoire national. C'est à cet effet que notre pays a eu à organiser la première du genre en 2016. Le Plan d'action national sur la sécurité sanitaire (PANSS) élaboré à l'issue de cette évaluation de 2016 avait, entre autres, recommandé d'améliorer les capacités de l'instance de coordination dénommée Point focal national du RSI (PFN-RSI) pilotée par la Direction générale de la Santé publique (DGSP) du ministère de la Santé et de l'Action sociale (MSAS)’’, renseigne la ministre.
Elle poursuit : ‘’Ce renforcement devait comporter notamment l'implication effective de tous les intervenants de la sécurité sanitaire nationale dans le processus d'évaluation et de notification diligente de toute menace sur la santé publique à l'OMS."
Or, dit-elle, comme pour alourdir la menace, le recul des performances des programmes élargis de vaccination dans le monde et qui n'ont pas épargné le Sénégal, expose à nouveau les populations face à la poliomyélite, à la rougeole et à la fièvre jaune notamment. Puis, au-delà des crises sanitaires d'origine biologique, la planète est en pleine confrontation avec les changements climatiques susceptibles d'affecter durablement la sécurité sanitaire mondiale. Ces dérèglements deviennent des préoccupations qui nécessitent une préparation permanente pour détecter et riposter efficacement contre les catégories d'urgence sanitaire auxquelles ils pourraient donner naissance, d’après Dr Ndiaye.
Enfin, selon elle, les tremblements de terre et les conflits armés sont également des formes de menace de la santé publique, car à partir de leur foyer d'éclosion, leurs conséquences sanitaires sont susceptibles d'impacter presque partout dans le monde. "Oui, la fréquence des crises sanitaires de grande envergure sera de plus en plus favorisée et amplifiée par la mondialisation et ses répercussions sur le bouleversement de l'équilibre du monde microbien chez les humains comme chez les animaux, le transport, l'agriculture et l'industrie alimentaire.
Au demeurant, les pays du monde devraient donc se tenir prêts, pour protéger solidairement les communautés contre les différentes formes de catastrophe. Ainsi, à travers cette phase cruciale que nous venons de franchir pour fortifier et consolider les 19 piliers du RSI, le Sénégal administre une fois encore la preuve de l'importance du Programme de sécurité sanitaire mondiale pour notre gouvernement. Cet engagement est renouvelé pour favoriser l'intégration des secteurs de la santé humaine, de la santé animale et de la santé environnementale en vue de bâtir ensemble des synergies d'actions contre les menaces récurrentes", souligne la ministre.