Publié le 21 Oct 2024 - 22:29
CRUES DU FLEUVE SÉNÉGAL

L'appel de Thierno Madani Tall à la solidarité nationale

 

A la suite des inondations qui sévissent à Bakel, Matam et Podor, Thierno Madani Tall, serviteur de la Hadara omarienne, a lancé, samedi, un appel à la solidarité. L'érudit a également convié le gouvernement à redoubler d'efforts.

 

Les inondations qui ne cessent de submerger des zones comme Bakel, Matam ou encore Podor suscitent de plus en plus un élan de solidarité. Pour cette énième sonnette d'alarme, une voix - et pas des moindres - s'est élevée. Thierno Madani, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a fait savoir, dans les premiers instants de sa communication, qu'il avait la “bénédiction” de tous les autres foyers religieux du Sénégal. “Cette sortie découle d'une initiative collective. En effet, je porte ce jour la voix de tous les khalifes généraux du pays. De Touba à Tivaouane, en passant par Yoff ou encore Ndiassane et Kaolack, tous nos érudits ont jugé nécessaire de faire cette déclaration. Pour le choix de Dakar en tant que capitale, ces grands hommes ont décidé de faire cet appel à partir de la capitale”.

Dans ses propos, l'un des guides de la famille omarienne a invité le gouvernement à redoubler d'efforts. “Les mesures prises jusqu'à présent par l'État sont certes salutaires, mais nous l’invitons à faire beaucoup plus. La situation à Bakel, Podor, Matam, etc., est intenable pour nos compatriotes. Il faut donc démultiplier les moyens en ressources humaines et matérielles afin de soulager ceux qui sont dans le besoin”, a prêché Thierno Madani Tall.

Mais pour le serviteur de la Hadara omarienne, trouver des solutions à ce fléau doit être l'affaire de tous. “Au-delà du pouvoir, chaque Sénégalais doit se sentir concerné par ce qui se passe dans le nord et à l'est du pays. Ainsi, nous appelons à un élan de solidarité. Chaque soutien en nature ou en espèce sera le bienvenu dans ces moments de pénibilité pour nos semblables. Ainsi, les grandes mosquées comme celle de Dakar, Massalikoul Jinan, Yoff, Tivaouane, entre autres, peuvent servir de lieux de collecte. L'essentiel, c'est que des Sénégalais puissent venir en aide à d'autres”.

In fine, le saint homme a voulu relativiser les choses. Selon lui, l'abondance de l'eau, en dépit des destructions, a quand même ce côté positif. “En même temps, l'eau est synonyme de bénédiction. Malgré les nombreux dégâts et le désarroi des sinistrés, il est aussi nécessaire de voir les choses sous cet angle. Il faut prier le Seigneur pour que les dommages soient les moins importants possibles. Pour finir, je renouvelle ma compassion à l'endroit de toutes les victimes ; mes prières et celles de tous les autres hommes de Dieu du pays les accompagnent”.

Rappelons que selon un bilan provisoire dressé à travers un communiqué par le porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndieck Sarré, à la date du 18 octobre 2024, les crues ont causé l'inondation de “plus de 44 sites dans la région de Matam et de 51 villages de Saint-Louis”. Monsieur Sarré révèle que les départements de Tambacounda et de Bakel ont également été gravement impactés. “Au total, 774 ménages (soit environ 55 600 personnes) sont directement touchés, et 1 002 ha de champs ont été inondés, affectant principalement les cultures de piment (49,19 %), de riz (21,59 %) et de maïs (10,56 %)”.

D'après le communiqué du gouvernement, l’État a débloqué “huit milliards pour financer les premières mesures d'urgence sous la coordination du ministre de l'Intérieur, qui a mobilisé les ministères des forces armées, de la Santé, de l'Hydraulique et de l'Assainissement, ainsi que les autorités territoriales et décentralisées”.

Mamadou Diop

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