Soucis pour la survie des acteurs et des valeurs culturelles
L’identité culturelle nationale, la protection des artistes ou encore la valorisation des infrastructures du secteur ont notamment été au cœur des débats, hier, lors du vote du budget du ministère de tutelle. Lequel a connu une baisse liée au détachement des attributs ''Genre'' et ''Cadre de vie''.
La session de l'Assemblée nationale consacrée hier au ministère de la Culture a été assez calme, peut-être du fait de l’heure de sa tenue (après la prière de Timis). Ou alors d’une certaine fatigue ressentie par les députés, au cœur de cette semaine de marathon budgétaire, qui sont bien loin de s'être déplacés en masse. De fait, peu de questions épineuses ont été posées et les députés ont semblé être tous d’accord sur l’essentiel des thématiques comptables sur les doigts d’une main.
La question de la protection des artistes, notamment, pourrait être considérée comme celle sur laquelle se sont exprimées les opinions les plus tranchées. Au plaidoyer pour l’instauration d’une ''bonne'' sinon ''meilleure'' politique de prise en charge sociale, le ministre de la Culture Abdoul Aziz Mbaye a répondu qu’on ''ne pouvait être considéré comme artiste que si l’on produit''. Il a exhorté les concernés à être proactifs s’ils veulent vivre de leur art, notamment en exigeant des contrats de travail qui, par la suite, leur permettront de s’''inclure dans le système''.
M. Mbaye s’est néanmoins engagé à la création d’une Société de gestion collective avec la participation des acteurs, de même qu’à des efforts dans le sens de l’application effective des législations existantes sur les droits d’auteur et les droits voisins. Les députés, notamment par la voix de Papa Zator Mbaye, ont alors invité à penser aux anciennes gloires du monde artistique qui n’ont plus aujourd’hui la capacité d’entretenir une activité professionnelle.
Autre gros dossier, celui de la perte des repères culturels dans notre pays, plusieurs fois relevée par les parlementaires et, en particulier, dans le cadre de la programmation télévisuelle au Sénégal. Plusieurs députés se sont ainsi insurgés contre le monopole de la trinité danse, feuilletons et autres sports populaires (football, lutte…) qui semble aujourd’hui constituer l’essentiel de notre patrimoine.
En réponse à leurs inquiétudes, Abdou Aziz Mbaye a déclaré qu’il compte déployer des stratégies de reconquête de l’espace culturel à travers la redynamisation des quelques 5000 Associations sportives et culturelles (ASC) répertoriées à travers le pays, la promotion de la cinématographie, des langues nationales et la création de nouvelles infrastructures socioculturelles sous-régionales. Le projet du budget de la culture a été arrêté à près de 7 milliards F Cfa contre un peu plus de 10 milliards en 2012. Une réduction liée à la perte des attributs ''Genre'' et ''Cadre de vie''.
Sophiane BENGELOUN
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