L'expo d'un critique d'art
Trente artistes ont monté une exposition collective pour rendre hommage au défunt critique d’art Iba Ndiaye Diadji. Hommes de lettres et amoureux de la peinture se sont retrouvés hier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar pour le vernissage.
L'homme de culture aurait eu son mot à dire sur l'exposition-hommage que lui consacre, à titre posthume, une trentaine d’artistes. Lesquels ont fait usage de différentes techniques allant du figuratif à l’abstrait, et de divers couleurs et matériaux. Le vernissage a eu lieu hier dans le hall de la grande bibliothèque de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Lequel marque l’ouverture des activités de l'hommage au défunt critique d’art et romancier, initié par le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) au sein duquel Iba Ndiaye Dadji militait activement.
Ainsi les cimaises de la BU reçoivent entre autres tableaux ceux du pinceau du Sahel. Avec des personnages filiformes, ''Baataxal'', l’un des tableaux de Kalidou Kassé, est la représentation d’un village avec des cultivateurs en fond de mire, une femme dans la cuisine, une autre avec un cahier et le patriarche, majestueusement accroupi sur une natte, avec une couleur terre dominante.
Sur un autre tableau du même auteur, il a repris une séance où des talibés sacrifient à des versements de la quête du jour à leur marabout, mais en peinture figurative. Kalidou Kassé n’est pas le seul plasticien de renom à avoir pris part à cette exposition. Tita Mbaye, Zoulou Mbaye, Anta Germaine Gaye, Papa Ibra Tall et Kan Sy ont prêté leurs œuvres ainsi que le célèbre sculpteur Ndary Lô. Trois imposantes statuettes, de par leur longueur, trônent devant la BU bras levés vers le ciel, le visage suivant le mouvement. Dénommées ''prière'', elles sont faites en fer forgé peintes en vert devenu terne et blanc.
''Qui ne serait ravi de visiter l’exposition d’œuvres de 30 artistes plasticiens sénégalais dédiée à Iba Ndiaye Diadji. Celui qui, plus que personne d’autre, a su mettre en valeur les arts en Afrique et au Sénégal'', a relevé le Pr. Maguèye Kassé, président du comité scientifique organisateur de l'événement.
''Plasticité de l’art africain''
Les témoignages ont continué par la suite lors de la table ronde sur les ouvrages de l'illustre disparu. Les panélistes ont ainsi évoqué le concept novateur de la ''plasticité de l’art africain'' développé par Iba Ndiaye Diadji. ''Cela désigne ce qui est malléable, ce qui a le pouvoir de donner une forme. Il désigne des arts dont le but principal est la transformation des formes'', a expliqué le Pr. Babacar Mbaye Diop, secrétaire général de la Biennale des arts de Dakar et orateur du jour. Quant au Pr Odile Bleng de l’université de Rouen, il définit le défunt comme ''un homme de partage, un humaniste qui avait un engagement académique''.
Le travail de Iba Ndiaye Diadji a essentiellement reposé sur l’art contemporain africain. Ce qui est d’un très grand apport pour les acteurs des arts plastiques.
BIGUÉ BOB