L'Afrique de l'Ouest, siège des impairs institutionnels
Avec 10 des 14 perturbations d'ordre constitutionnel et démocratique survenues récemment en Afrique, la sous-région cultive l'instabilité à ses frontières. Ce que dénonce le Réseau ouest-africain pour la surveillance des élections qui faisait l'évaluation à Abuja de la Charte africaine sur la gouvernance.
Le Réseau ouest africain pour la surveillance des élections (ROASE) était en symposium à Abuja du 5 au mai pour discuter des résultats préliminaires d’une étude sur l’état de la ratification et de la mise en œuvre de la Charte de l’Union africaine (UA) sur la démocratie, les élections et la gouvernance dans la sous-région.
Lors de cette rencontre, le bilan dressé n’a pas été reluisant car les membres du réseau ont constaté que les pays de l’Afrique de l’Ouest étant les plus nombreux à avoir ratifié ladite Charte (10 sur 17) depuis 2007, la sous-région n'en reste pas moins la plus instable de l’Afrique avec 10 des 14 perturbations d'ordre constitutionnel et démocratique (coups d’Etat, tentatives de Coup d’Etat, crises aiguës). «Très préoccupé» par les modifications récurrentes et déconsolidantes des Constitutions et la violation de la volonté des peuples, le Réseau ouest-africain pour la surveillance des élections a condamné la suspension de l’ordre républicain au Mali et en Guinée-Bissau.
Il a ainsi appelé tous les gouvernements en Afrique de l’Ouest à faire preuve d'un plus grand engagement pour la consolidation de la démocratie dans leur pays, ce qui passe par la pleine application des principes édictés par la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Dans cette lancée, le ROASE a encouragé les Etats africains qui n'ont pas encore signé et ratifié ladite Charte, à en faire une priorité. Autant de défis qui se dressent sur le chemin du Sénégalais nouvellement élu à la tête de ce réseau.
C'est en effet Oumar Diallo qui a été nommé à la tête du ROASE, en marge de ce symposium par la première assemblée générale de cet organe. Il était en charge de la protection et de l'alerte d'urgence à la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO). Le réseau est une coalition de groupes citoyens non partisans d'observation de 11 pays ouest-africains (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Nigeria, Niger, Sénégal, Sierra Leone, Togo).
Amadou NDIAYE
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