L’hommage de gratitude rendu à son Maître Mamoussé Diagne
« Délires, délices et dérives de Jëll Mbam », tel est le titre du roman que publie le Professeur El Hadj Songdé Diouf, de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, roman qui interroge nos meurs et coutumes ancestrales à travers ce qui fait la force de notre imaginaire constructif, à savoir le conte. Ce samedi, l’heure était à la rencontre entre un homme, Mamoussé Diagne et toute une génération de philosophes, d’étudiants, d’hommes de lettres devenus références culturelles en notre pays, qui ont célébré l’influence qu’avait eue cet immense philosophe de dimension mondiale, sur des penseurs qui aujourd’hui sont d’importance dans la vie sociale et culturelle de notre pays.
Que ce soit le Professeur Babacar Diop qui parlait au nom du parrain de cette manifestation Maître Moussa Sarr, l’éditeur Monsieur Diallo de l’Harmattan, ou madame Codou Fall Diop, tous ont dit que la littérature portée par l’esprit philosophique devait être un questionnement permanent sur notre existence, sur l’amour entre deux êtres, sur la politique, voire sur nos rapports à l’actualité en sachant questionner la presse et ce que nous attendons d’elle.
Tous se sont répandus en propos émouvants sur l’apport des leçons qu’avait su distiller Mamoussé Diagne, le Professeur Abdoulaye Elimane Kane, El Hadj Hamidou Kassé, Bakary Domingo Mané, entre autres orateurs, faisant dire en réponse par l’homme honoré que cela lui donnait « l’impression d’être mené vers la cigüe » par ceux qui étaient ses étudiants et qui aujourd’hui, à travers cet hommage de l’auteur Songdé Diouf posaient l’idée importante qu’écrire c’est divertir, cultiver et éduquer pour faire réfléchir. Ce que El hadj Songdé Diouf résume en disant « qu’il écrit comme pour vider son cœur dans un crachoir géant, le remplissant de bouts de papiers éparpillés dans sa maison, comme pour s’amuser ». Comme l’écrit dans sa préface le Professeur Djibril Samb, « On ne saurait donc s’étonner que tout le roman se déroule dans une sorte d’ambiance philosophique, qui ne cède cependant à aucun penchant rationaliste, parce que le mystique et le mystérieux aussi, ont une place dans cette étrange histoire d’un couple des plus improbables que forme pourtant l’insondable providence ».
Le Professeur El Hadj Songdé Diouf a popularisé la philosophie au Sénégal et Mamoussé Diagne se réjouissait que du temps de son magistère, il n’y avait qu’une centaine d’étudiants dans ce département, alors que grâce à la dynamique conceptuelle proposée par cette génération de philosophes et penseurs 2.0, ils se comptaient aujourd’hui par milliers, mettant la philosophie au cœur du débat d’idées.
Et comme cette cérémonie de dédicace avait semblée être vampirisée par la philosophie et ses penseurs reconnaissants à l’icône Mamoussé Diagne, il était urgent de rappeler comme semble le dire El hadj Songdé Diouf à l’instar de tant d’autres écrivains que le livre était à glorifier et que nous écrivons « pour beaucoup de raisons. Nous écrivons probablement pour mettre de l’ordre dans nos idées, pour essayer de changer le monde, pour nous consoler de n’avoir pas pu le faire. Nous écrivons pour communiquer avec les autres, nous écrivons pour tendre la main aux autres. Nous écrivons tout simplement pour habiter le monde. »
Jean Pierre Corréa