‘’On veut que cette semaine du livre soit annuelle et pérenne’’
Comment est née l’idée d’organiser cette semaine sénégalaise du livre ?
L’idée est venue de l’espace Harmattan Sénégal qui s’est rendu compte de la difficulté de promouvoir le livre et de l’espace qu’occupe le livre dans notre quotidien, que cela soit dans l’actualité ou dans la presse. On s’est dit qu’en initiant une semaine intégralement consacré au livre et à la lecture, on peut faire de la place à cet outil. On pourrait aussi, par la même occasion, pousser les uns et les autres à échanger autour des questions qui intéressent le livre.
C’est pour cela qu’on a initié un certain nombre d’activités avec une série de conférences, de tables rondes, des ateliers de lecture et d’écriture. Mais surtout en décidant de décerner des grands prix littéraires avec le grand prix Cheikh Hamidou Kane pour le roman africain et le grand prix de la Première dame pour la promotion de la littérature féminine. Quand je dis grand prix, c’est vraiment de grands prix parce que pour la première édition, une maison sera donnée au gagnant du prix Cheikh Hamidou Kane et un terrain en bordure de mer à la gagnante du prix de la Première dame. Notre objectif est de créer un engouement autour de la lecture et de l’écriture. On veut que les jeunes se lèvent et disent que j’ai tel écrivain comme idole ou j’ai envie de ressembler à un tel écrivain comme ils le disent pour les danseurs, les lutteurs ou encore les musiciens.
Pourquoi un grand prix de la Première Dame du Sénégal pour promouvoir la littérature féminine alors qu’il y a des plumes qui mériteraient que leurs noms portent cette distinction ?
Le choix de la Première Dame, que cela soit celle qui est là aujourd’hui ou celle qui sera là demain, s’explique simplement par le vœu d’utiliser l’image symbolique et sociale de ‘’l’institution’’ qu’elle symbolise. On pourra ainsi utiliser son aura et faire en sorte de promouvoir l’écriture et les livres écrits par la gent féminine. C’est vraiment dans le souci d’utiliser son image qui est une image qui est censé vendre. C’est uniquement pour cela. Autrement dit, c’est pour faire en sorte que le livre intègre le milieu politique. C’est vrai que quand on parle du prix Cheikh Hamidou Kane, cela s’explique pour tout ce que le roman de Cheikh Hamidou Kane ‘’L’aventure ambiguë’’ a représenté et symbolisé dans la formation de nombreuses générations d’Africains.
Cette organisation sera-t-elle annuelle et élargie ?
C’est un évènement que nous voulons annuel et pérenne. On a commencé cette année et c’est la première édition. Pour les activités, on s’est limité à Dakar. Malheureusement. Mais à partir de l’année prochaine, ce sera une activité qui sera décentralisée sur tout le territoire national. Aussi, la compétition ne s’arrêtera pas uniquement aux romans des auteurs sénégalais pour le prix Cheikh Hamidou Kane. Ce sera un jury qui va être mis en place sur le plan continental pour que tous les écrivains et éditeurs du continent et de la diaspora puissent participer à la compétition.
B.BOB