Publié le 7 Jun 2016 - 10:19

Du chemin !

 

Cinq ans ! C’est sans doute un âge assez juste sur le long chemin qu’il nous reste à parcourir. La piste est encore bien parsemée d’embûches, mais comme dirait l’autre, ‘’les pierres font partie du chemin’’. En vérité le contexte présent n’est pas du tout facile. Pour aucun groupe de presse – c’est peut-être là le charme de la vie - la partie n’est encore jouée. La presse dans son format traditionnel semble en effet expérimenter une phase assez rude de son évolution. Parfois traumatisante ! Elle subit les assauts des changements technologiques qui font que les médias, dans leur format classique sont ébranlés dans ses fondements. Vente, distribution, publicité etc, aucun domaine n’est épargné.

Dans une réflexion fort originale signée Sidy Gaye et récemment publiée dans ces colonnes, le journaliste qui fait partie des membres fondateurs de Sud Com’ aux côtés naturellement de Bababar Touré, Ndiaga Sylla, feu Ibrahima Fall entre autres met le doigt dans la plaie. En résumé, soutient-il, ce sont moins les Nouvelles technologies que l’incapacité des acteurs de la presse à s’adapter qui pose problème. En gros, la nature ayant horreur du vide, si les professionnels des médias, n’investissent pas résolument le secteur des nouvelles technologies, celles-ci pourront alors servir d’autres causes, même les plus dangereuses. Un avant-goût ! En effet si les contenus de la presse posent aujourd’hui problème, si les critiques sont acerbes et souvent justifiées bien malheureusement, elles le sont davantage du point de vue des contenus souvent injurieux d’une certaine presse en ligne. Qui n’a pas encore visité les forums des sites internet ne saura pas de quoi on parle.

Ce débat est important car le lien avec le destin de ce pays est quasi-direct. Il est très clair que sans des citoyens responsables, vifs mais pondérés dans leur commerce, point de démocratie durable. Des systèmes bien huilés, mieux huilés que le nôtre, se sont écroulés du jour au lendemain du fait de l’irresponsabilité et du laxisme de ses acteurs, lit de toutes les aventures imaginables ! Car, parmi les valeurs qui entretiennent les racines du système démocratique, il y a, pensons-nous de la présence (des institutions qui se surveillent) mais aussi de la pondération, de la mesure et de l’équilibre.

Bien malheureusement, à bien observer le niveau des empoignades et les moyens utilisés pour parvenir à ses fins (surtout quand il s’agit de conquérir le pouvoir ou s’y maintenir), on n’a bien l’impression que très peu d’acteurs acceptent de jouer… le bon jeu. Dans ce contexte, la presse a aujourd’hui, plus qu’hier, un rôle important à jouer, à condition qu’elle revisite ses responsabilités. Tellement de régimes sont passés depuis Senghor qu’on en oublie de tirer les bonnes leçons. Les pouvoirs passent et aucun ne sera assez fort pour durer plus que de raison.

Avec seulement cinq bougies sur la tête, nous ne pouvons rêver de révolutionner la presse sénégalaise, déjà fort riche de sa glorieuse histoire. Nous nous contentons modestement d’être un maillon de la chaîne. Mais il faudra faire le pari, avec vous,  de ne jamais scier la branche sur laquelle nous sommes assis. De protéger la liberté sans laquelle nous n’existerons pas. Et loin de tout esprit sensationnel, de théâtralisation, informer juste et vrai. Bref, faire tout simplement son travail, au sens le plus primaire, mais noble du terme ! Dewenati !  

L’éditeur !

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