Comment ils affectent l’activité économique
Les jours fériés amortissent la hausse de la croissance économique du Sénégal avec 2,6% de perte de croissance par an. Dans une étude menée par la DPEE, les jours fériés portent plus préjudice à la croissance économique s’ils tombent en début de semaine. Mais s’il s’agit d’un samedi ou d’un dimanche, ils n’ont pas d’effet sur la croissance.
Les jours fériés portent inéluctablement préjudice à l’activité économique du Sénégal. Une étude de la Direction de la prévision des études économiques (DPEE) est arrivée à la conclusion que ceux-ci portent un sacré coup à la productivité parce que 0,01% de la croissance est perdu chaque année. Bien qu’ils ne soient pas trop nombreux (14 jours fériés estimés pour cette année 2012), ils ont des contrecoups sur l’activité industrielle et nationale du pays.
Selon la DPEE, le nombre assez élevé de jours fériés peut entraîner une baisse de la production dans les industries et les services. Ces jours fériés ont un impact de 2,6% de pertes de production par an. En termes de croissance, ils portent sur une perte de 0,6% de croissance à l’industrie par semestre. Toujours dans le secteur de l’industrie, une baisse de 80% de la productivité est enregistrée au lendemain d’un jour férié. “A l’exception du samedi et du dimanche, un férié pour n’importe quel autre jour affecte négativement l’activité économique“, montre l’étude. Les effets négatifs sont plus ressentis sur l’activité économique si le jour férié porte en début de semaine (lundi ou mardi) ou à la fin de la semaine (vendredi ou jeudi) où certains travailleurs peuvent anticiper leur week-end (l’effet “pont“), ce qui peut engendrer une baisse de l’activité économique. Mais, quand il tombe sur un Week-end, c'est-à-dire le samedi ou le dimanche, il n’a aucun effet significatif sur la productivité économique. Les secteurs tertiaire et primaire sont plus ou moins touchés par les jours fériés.
Par contre, les jours fériés n’ont pas seulement des effets négatifs sur l’économie nationale du pays. Ils peuvent avoir parfois des effets positifs, s’ils portent sur des événements religieux car ils apportent une légère hausse de l’activité économique en raison des énormes dépenses de la consommation. C’est ainsi que les grandes fêtes religieuses comme le Magal de Touba ou le Gamou, qui mobilisent des milliers de pèlerins, peuvent apporter un plus à la croissance économique, même si beaucoup d’activités sont au ralenti. “Les grandes fêtes religieuses ont des effets dynamisants dans les activités telles que le commerce, les transports et les télécommunications ainsi que sur l’activité du secteur informel d’une manière générale“, informe le document. Durant ces fêtes, les ménages consomment beaucoup ; ce qui peut avoir un impact positif sur la croissance de la productivité.
ALIOU NGAMBY NDIAYE