Publié le 28 Apr 2021 - 17:30
EMPLOI ET INSERTION SOCIO-ECONOMIQUE DES JEUNES

FDS/Les guelwaars ‘’corrige’’ Macky Sall

 

L’impact du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes sera ‘’très marginal, voire même contre-productif’’. C’est l’analyse qu’a fait le parti FDS/Les guelwaars de Babacar Diop, qui invite les autorités à réorienter l’offre de formation.

 

Le parti des Forces démocratiques du Sénégal (FDS)/Les guelwaars fait un diagnostic socio-économique de la situation du pays, caractérisée par ‘’pauvreté, chômage et révolte d’une jeunesse aux grandes oubliettes’’. Ce, en raison d’’’un défaut de croissance inclusive et de l'inégalité’’.

Dans un document parvenu à ‘’EnQuête’’, la formation politique dirigée par le Dr Babacar Diop a tenu ainsi à jeter un regard critique sur le nouveau Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes de Macky Sall. Ce plan prévoit une enveloppe de 450 milliards de F CFA pour financer l’emploi des jeunes. Ce financement doit être fait sur une période de trois ans, à raison de 150 milliards pour l’année 2021 ; le reste du budget étant réparti sur la période 2022-2023.

‘’La question à laquelle le président Macky Sall semble s’attaquer est l’exclusion financière des jeunes sur le marché financier. Cette forme d’exclusion financière est une réalité qui touche plus de 80 % des adultes sénégalais. Diverses raisons l’expliquent. On peut citer l’asymétrie d’informations, l’absence de garanties fiables et la gestion informelle des fonds, la faible rentabilité de certains secteurs d’activité et le niveau du risque encouru’’, indique le part des FDS/Les guelwaars. ‘’L’exclusion financière dont est victime la jeune génération n’est que le reflet d’un environnement financier sceptique entre deux sphères non imbriquées : la formation et l’emploi’’.

En effet, le parti FDS souligne que plusieurs études ont montré le problème d’adéquation entre l’offre de formations disponibles et la demande d’emploi exprimée sur le marché, ou plutôt l’inadéquation des qualifications et des compétences dont ont besoin les entreprises. ‘’Le problème d’accès au financement est réel, mais ce dernier concerne plutôt, en grande partie, les jeunes sans formation, issus du secteur informel’’, poursuivent les guelwars. Babacar Diop et Cie constatent qu’au Sénégal, comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, en particulier ceux de l’Ouest, le marché de l’entrepreneuriat est largement dominé par les entrepreneurs du secteur informel.

‘’Ceux-ci, soulignent-ils, ont l’avantage de comprendre assez tôt qu’ils doivent dépendre de leurs propres initiatives entrepreneuriales pour sortir d’un système uniquement réservé à ceux qui ont fait des études poussées’’. Pour eux, ceci explique, en partie, ‘’le niveau du chômage deux fois plus élevé chez les jeunes qui ont fait des études supérieures (BAC+2) par comparaison à ceux non-diplômés’’.

Les guelwaars d’ajouter : ‘’Ce contexte particulièrement douloureux et inapproprié enlève l’espoir d’un rêve de réussite à toute une génération qui se considère comme sacrifiée. Le ras-le-bol de la jeunesse, exacerbé par la fragilité et l’instabilité du marché de l’emploi, constitue, dès lors, une source de frustration et de contestation urbaine avec des issues incertaines. Celles observées récemment durant les évènements malheureux de mars 2021 en constituent une illustration’’.

Solutions proposées par les guelwaars

Ainsi, FDS/Les guelwaars ne se limite pas aux critiques. Face à cet ‘’échec de nos politiques de développement consacrées à la jeunesse’’, le parti propose des solutions. Il est d’avis que l’accès au crédit est important, mais souligne que l’esprit d’entreprenariat et la créativité restent essentiels dans tout projet de développement. ‘’Nous ne sommes pas contre l’idée de mettre en place ce fonds de financement, mais nous voulons attirer l’attention sur la vraie problématique de l’emploi des jeunes, à ne pas confondre moyens et finalité’’.  Selon les guelwaars, ‘’axer la question sur le financement, sans prendre en considération les autres paramètres tels que l’employabilité, risque d’être contre-productif par rapport aux objectifs initiaux’’.

En effet, ils considèrent que le problème de l’emploi des jeunes, dans le contexte sénégalais, ‘’n’est pas conjoncturel ; il est plutôt structurel’’. Ainsi, ils estiment qu’il faudrait, dès lors, faire appel à des solutions structurelles et adaptées au contexte. ‘’L’expérience montre que, très souvent, quand le lien entre le diplôme et l’emploi n’est pas bien établi, cela ne profite qu’à une frange de la population. Au Sénégal, le capital social, les relations, le clientélisme politique, l’entregent prennent assez vite le dessus sur le diplôme, rendant l’accès aux emplois assez compliqué pour les jeunes’’, fulminent les guelwaars.

Par conséquent, notent-ils, les autorités doivent avoir l’audace de réorienter notre offre de formation, ‘’trop généraliste’’, vers une offre plus professionnelle, qui part de l’analyse de besoins des acteurs économiques (entreprises privées, industrie ...) et des situations de travail qui font la réalité du secteur.

En clair, ‘’il s’agit non seulement d’identifier les avantages comparatifs du pays dans ses différents secteurs, mais, et surtout, de bien connaître les métiers et les compétences demandées par les entreprises locales. Les formations offertes répondront alors aux questions suivantes : quels métiers, quelles expertises et quelles compétences développer pour soutenir et accompagner le développement des entreprises dans les secteurs concernés ?’’.

Ainsi, le parti de Babacar Diop propose au gouvernement de commencer par réduire la distance entre l’offre de formation et les besoins du marché de l’emploi. ‘’En définitive, FDS/Les guelwaars considère que les jeunes ont sans doute besoin de cet argent, qui est leur argent en tant que contribuable, mais nous restons convaincus que l’impact sera très marginal, voire même contre-productif, comme l’a été la quasi-totalité des initiatives dont la vocation a été de créer de l’emploi pour les jeunes’’, évalue ce parti issu du mouvement politique Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (JDS).

BABACAR SY SEYE

 

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