53 millions seront créés, soit sept millions de moins que prévu

L’Organisation internationale du travail (OIT) a révisé ses prévisions de croissance de l’emploi mondial de 1,7 % à 1,5 % cette année, en raison de la dégradation des perspectives économiques mondiales et des tensions commerciales.
Quelque 53 millions d’emplois seront créés cette année, soit sept millions de moins que précédemment estimé. Les prévisions de croissance économique ont été rapportés de 3,2 % à 2,8 %, indique un rapport de l’institution onusienne basée à Genève. ‘’L’incertitude économique est élevée en 2025, en raison des conflits en cours, des réalignements géoéconomiques et des perturbations commerciales’’, souligne le rapport.
L’OIT estime que près de 84 millions d’emplois dans 71 pays sont directement ou indirectement liés à la demande des consommateurs américains. Certains de ces emplois sont de plus en plus exposés aux perturbations causées par les tensions commerciales. Bien que la région Asie-Pacifique concentre la majorité de ces emplois (56 millions), c’est au Canada et au Mexique (17,1 %) que la proportion d’emplois vulnérables est la plus élevée.
‘’Nous savons que l’économie mondiale croît à un rythme plus lent que prévu. Notre rapport confirme que si les tensions géopolitiques et les perturbations commerciales persistent, et si nous n’abordons pas les questions fondamentales qui remodèlent le monde du travail, elles auront des répercussions négatives sur les marchés du travail mondiaux’’, a déclaré Gilbert F. Houngbo, directeur général de l’OIT.
Les faibles taux de chômage, combinés à des indicateurs avancés comme les offres d’emploi et la confiance des entreprises (tous deux en baisse), suggèrent que les employeurs sont plus prudents pour embaucher pendant cette période d’incertitude, bien qu’ils conservent leurs effectifs actuels. Les modifications tarifaires perturbent les chaînes d’approvisionnement et alimentent les anticipations inflationnistes.
L’Europe et l’Asie centrale très affectées
Dans les Amériques, la croissance du PIB devrait ralentir à 1,8 % en 2025 (contre 2,3 % prévu en octobre 2024), avec des révisions à la baisse pour les États-Unis et leurs économies voisines. Les marchés du travail y restent résilients, avec des taux de chômage historiquement bas malgré une légère hausse récente.
L’Asie-Pacifique demeure l’une des régions à la croissance la plus rapide (3,8 % prévus en 2025), portée par l’Asie du Sud.
Toutefois, les tensions commerciales pèsent sur les perspectives, notamment en Chine, au Viêt Nam, au Sri Lanka et au Cambodge.
En Europe et Asie centrale, les perturbations géoéconomiques maintiennent une croissance faible (1,5 % en 2025) et un sentiment des consommateurs en déclin.
L’IA générative pourrait redéfinir un emploi sur quatre
En Afrique, la croissance devrait passer de 3,0 % en 2024 à 3,8 % en 2025. Malgré cette amélioration, la reprise reste fragile en raison de l’inflation élevée, de la vulnérabilité de la dette et de l’instabilité régionale. Les accords commerciaux préférentiels avec les pays développés sont menacés par le climat économique actuel.
Pour les États arabes, la croissance attendue est de 2,3 % en 2025 (contre 4,1 % précédemment prévu). Le rapport note que ‘’si la baisse des prix de l’énergie améliore l’inflation, les retombées des conflits continuent de miner la confiance’’.
Le rapport souligne également l’impact des nouvelles technologies : près d’un travailleur sur quatre pourrait voir son emploi transformé par l’IA. Les professions moyennement qualifiées sont globalement plus exposées, mais les métiers hautement qualifiés présentent un risque d’automatisation plus élevé pour certaines tâches.
CHEIKH THIAM