Publié le 14 Mar 2013 - 08:05
EN PRIVÉ AVEC MARIE THÉRÈSE NDIAYE, MISS SÉNÉGAL

 ''Je suis déçue par cette polémique''

À peine élue plus belle fille du Sénégal, qu'une polémique s'installe à propos du choix fait sur Marie Thérèse Ndiaye. Rencontrée hier à Dakar, la Miss Sénégal 2012 se dit déçue et refuse d'entrer dans ce débat. Dans cet entretien avec EnQuête, la beauté mbouroise revient sur son sacre, ses hobbies et phobies ainsi que son projet de lutte contre le cancer du sein et du col de l'utérus.

 

Depuis samedi soir, date de votre sacre comme Miss Sénégal, qu'est-ce qui a changé dans votre quotidien ?

 

Rien n'a absolument changé. A part que ce n'est pas du tout facile avec les rumeurs et tout. Mais bon, je gère. Il n'y a pas grand-chose hormis cela.

 

Parlant de ces rumeurs, d'aucuns contesteraient votre sacre. Comment vivez vous cette situation ?

 

Je préfère ne pas trop entrer dans les détails. J'ai lu les journaux. Ce serait mieux que je n'en parle pas.

 

Cela ne vous fait pas mal ?

 

Si, cela m'a fait mal ! C'est normal. Mais je ne veux vraiment pas trop m'avancer sur la question.

 

N'êtes-vous pas déçue par cette polémique ?

 

D'une part je le suis, parce que je me suis donnée à fond pour décrocher la couronne. Cela n'a pas du tout été facile. Entendre après les gens dire du n'importe quoi m'a fait mal.

 

Pensez-vous mériter réellement cette couronne ?

 

Oui, je la mérite vraiment !

 

Après votre sacre, comment avez-vous été accueillie à Mbour ?

 

Pour le moment, il n'y a rien eu. Je suis arrivée vers 6h du matin. Je suis partie voir ma mère à Mbour, Zone Sonatel. Puis je suis retournée chez ma sœur, à Grand-Mbour. Depuis, je ne suis pas ressortie. Mais Mbour prépare un accueil triomphal. Ce sera peut-être ce samedi devant la mairie. Puis le 1er avril, je serai décorée au Coco beach.

 

Que vous êtes-vous dit en voyant les autres candidates de la grande finale de Miss Sénégal ?

 

Comme je suis toujours confiante, je me disais que si je me laisse emporter, je ne pourrai pas décrocher la couronne. Je suis restée moi-même : naturelle comme d'habitude. J'ai essayé de mettre tous les atouts de mon côté.

 

Les autres candidates ont paniqué quand il s'est agi de prendre la parole devant l'assistance. Mais vous paraissiez zen. D'où vous vient cette assurance ?

 

Ce n'était pas du tout facile. J'étais aussi paniquée que les autres. C'est juste que j'ai pu contenir mon trac. Avant de me présenter au public, à chaque fois je soufflais. C'est grâce à la formation reçue à l'ISM que j'ai pu affronter le public. Et sur le podium, quand les autres filles parlaient, je les écoutais attentivement afin de voir comment faire la différence.

 

À l'appel de votre nom par le présentateur, qu'avez-vous ressenti à ce moment précis ?

 

J'étais très heureuse, mais je ne dirais pas que c'était une grande surprise pour moi. Je m'y attendais.

 

Êtes-vous tentée par le mannequinat ou la mode ?

 

C'est vrai que j'adore la mode mais je ne pense pas faire carrière dans ce créneau. Je préfère poursuivre mes études et essayer de décrocher mon master en communication.

 

Qu'ambitionnez-vous de faire plus tard ?

 

Je préfère créer ma propre entreprise. Cela va peut-être surprendre certaines personnes, vu mon jeune âge (23 ans, NDLR), mais c'est ce que je veux. Je me dis que petit à petit l'oiseau fait son nid et à cœur vaillant rien n'est impossible. Ce projet date de longtemps.

 

Quel genre d'entreprise voudriez-vous monter ?

 

Je ne veux pas trop en parler pour l'instant, vu toute la polémique actuelle. Je préfère ne pas trop dévoiler mes ambitions.

 

Vous allez porter la couronne pendant un an. Comment comptez-vous passer votre année de sacre ?

 

Pour l'instant, je compte me donner à fond dans ma lutte contre le cancer du sein et du col de l'utérus. Et comme j'ai eu à le dire samedi soir, j'ai eu à faire des sensibilisations bien avant la finale. Ma mère a eu à faire le dépistage du cancer du col de l'utérus. Après mon élection comme Miss Petite Côte, je suis allée voir le chef du district de Mbour, le Dr Thiaw. Je me suis présentée et lui ai dit que je voulais mener une lutte dans ce sens et organiser un dépistage gratuit avant la grande finale de Miss Sénégal. Il m'a posé des questions sur le cancer. J'ai répondu et il m'a conseillé d'aller approfondir mes recherches ; conseil que j'ai suivi. Je compte retourner auprès de lui et lui présenter ma couronne afin de bien mener ma lutte.

 

Concrètement, comment comptez-vous mener ce combat?

 

Je compte marquer l'histoire, franchement parlé, si on me donne un coup de pouce. Je suis sous-couverte de ma famille. Donc, avec elle, je verrai les meilleurs créneaux. Je n'attends rien en retour. Je veux juste aider les populations. Le cancer est une maladie de riches qui attaque les pauvres. Les malades eux-mêmes ne savent pas ce qu'est réellement le cancer. J'aime suivre les débats du Dr Rose Wardini. J'aimerais bien la rencontrer.

 

Serait-ce votre unique cheval de bataille ?

 

Non je ne vais pas me focaliser seulement sur le cancer du sein et du col de l'utérus. Tout dépend cependant des moyens disponibles. Je vais essayer de voir et de m'investir dans différentes choses. Je suis ambassadrice, je ne dois pas rester les bras croisés. Pour moi, être miss, ce n'est pas mettre la couronne sur son chevet et la contempler, ce n'est pas ça. C'est pour cela que je dis souvent que la couronne est très lourde. J'habite non loin de la pouponnière. Je compte y étendre mon action.

 

Quels sont vos hobbies ?

 

J'aime faire des recherches. Je suis de nature casanière. Quand je ne suis pas à l'école, je peux passer la journée dans ma chambre à faire des recherches si je ne fais pas des travaux ménagers.

 

Ah oui ? Savez-vous entretenir une maison ?

 

Bien sûr. Je me rappelle, une fois des gens sont venus chez nous. J'étais juste Miss Petite Côte. Ils m'ont trouvée en pagne en train de balayer. On me les a présentés, ils m'ont souhaité bonne chance et m'ont dit que si je venais à être élue, ils pourraient dire avoir trouvé la Miss Sénégal en train de balayer. Chez moi, je suis Thézou Ndiaye, je balaie et me mets en pagne.

 

Et cuisiner ?

 

Je sais cuisiner aussi. Ma sœur est chef cuisinier central. Elle gère actuellement son propre business.

 

Que détestez-vous le plus ?

 

Je n'aime pas trop l'hypocrisie. C'est pourquoi d'ailleurs j'ai peu d'amies.

 

Pensez-vous au mariage ?

 

Non, pas pour le moment !

 

Un copain dans votre vie ?

 

Non plus !

 

Comment définiriez-vous l'homme de vos rêves ?

 

Il doit être calme. Il ne doit pas être trop orgueilleux. Il doit être respectueux.

 

N'êtes-vous pas assaillie par des sollicitations galantes depuis votre sacre ?

 

Non, pas du tout ! Les gens n'ont pas encore eu l'occasion de me rencontrer. Juste avant l'élection de Miss Petite Côte, par pur hasard, j'ai eu à changer de numéro de téléphone. C'est peut-être pour cela.

 

PAR BIGUÉ BOB

 

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