Les jeunes du M23 exigent l'arrestation de Karim Wade
Face à la presse vendredi, les jeunes du M23 ont exigé l'arrestation du fils de l'ancien président de la République et la restitution de tous les biens volés au peuple sénégalais. Cette première sortie coïncide d'ailleurs avec la convocation de Karim Wade par le Procureur spécial de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei).
''Karim Wade doit être arrêté et contraint de restituer les biens volés au peuple sénégalais'', ont exigé les jeunesses du M23, face à la presse vendredi, dans les locaux de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho). Selon ces jeunes, ''que les criminels économiques s'appellent Karim Wade, Abdoulaye Wade, Oumar Sarr ou encore Ousmane Ngom, ils doivent tous payer et restituer jusqu'au dernier centime les biens sénégalais spoliés''. ''Que la justice s'applique sur tout le monde et sans état d'âme'', ont martelé ces jeunes du M23, qui effectuaient leur première sortie après la transformation du M23 en une association de droit privé. Coïncidence ? Ce jour même, Karim Wade faisait face au Procureur spécial de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), pour se voir signifier une mise en demeure.
Sous la coordination de Aïda Niang, cette frange du M23 jeunes se veut intransigeante sur la question de la médiation pénale agitée récemment par une frange du gouvernement, avant d'être close par le Premier ministre, Abdoul Mbaye. ''Nous sommes contre toute sorte de médiation, que ce soit pénale ou maraboutique'', ont tonné ces jeunes, estimant que l'emprisonnement de tous les criminels de la République est devenu une obligation morale, là où la restitution totale de tous les biens et argents dérobés au peuple est une exigence citoyenne.
Mouvement né des contestations du 23 juin 2012, le M23, entre temps devenu une association de droit privé, demande également au président de la République d'apporter les réformes institutionnelles qu'il s'était engagé à opérer, une fois au pouvoir. Ce mouvement qui se veut de veille et d'alerte, presse Macky Sall à prendre toutes les dispositions pour faire les réformes institutionnelles nécessaires exprimées par le peuple sénégalais. ''Nous espérons qu'on ne fêtera pas le 25 mars prochain sans voter une nouvelle Constitution pour changer celle violée et tripatouillée par Abdoulaye Wade'', a soutenu Aïda Niang.
L'espoir renaît, mais...
Jetant par ailleurs un regard sur le bilan de près d'un an de gestion de Macky Sall, ces jeunes avancent que l'espoir renaît certes, mais les Sénégalais demeurent fatigués. En dépit des mesures prises allant dans le sens de baisser les prix de quelques denrées de premières nécessités, ils n'en demandent pas moins la résorption du chômage des jeunes, le règlement définitif de la question de l'électricité, celle de la crise de l'éducation et une amélioration du pouvoir d'achat des ménages sénégalais.
Enfin, ils ont exigé la libération des jeunes emprisonnés lors des manifestations préélectorales contre la candidature d'Abdoulaye Wade.
ASSANE MBAYE