Le Sénégal va soutenir l’Institut Pasteur de Dakar, d’ici début 2022

L’Etat du Sénégal compte soutenir, avec d’autres partenaires, l’Institut Pasteur de Dakar dans la production de vaccins contre la Covid-19, d’ici le début de l’année 2022. L’annonce est faite hier, au cours de la conférence de presse de la CDC Africa.
Avoir une industrie pharmaceutique locale a toujours été l’un des principaux défis de l’Afrique. Avec la pandémie de la Covid-19, beaucoup de pays riches sont en concurrence pour la production du vaccin contre ce virus. Les pays africains, s’ils n’achètent pas, attendent une dotation des pays producteurs. Ce qui épuise leurs économies.
Hier, au cours de la conférence de la CDC Africa (Centre for Disease Control and Prevention) sur l’expansion de la production de vaccins en Afrique, le président Macky Sall, représenté par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, a dénoncé ‘’une grande injustice aujourd’hui dans l’accès aux vaccins’’, du fait que le continent n’a pas su mobiliser ses capacités de production au niveau mondial aussi rapidement que requis. Pour le chef de l’Etat, dont le discours est lu par Abdoulaye Diouf Sarr, les deux journées de rencontre de la CDC vont permettre de mettre en avant toutes les solutions que le continent africain peut offrir à la production globale. Car, à son avis, il y a des capacités de production en Afrique. D’ailleurs, a-t-il annoncé, ‘’dans le contexte de pénurie mondiale de vaccins Covid-19, l’Etat du Sénégal va soutenir, avec la France, Team Europe et la Banque européenne d’investissement et d’autres partenaires, la réalisation du projet de production de vaccins contre la Covid-19 de l’Institut Pasteur de Dakar d’ici le début de l’année 2022’’.
Selon le président de la République, l’Institut Pasteur de Dakar, qui est un producteur requalifié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1966 du vaccin contre la fièvre jaune, a une expérience à capitaliser pour bâtir une production régionale. Cela, par une stratégie qui va demander une coordination par l’Union africaine à travers l’Africa CDC, organisateur de cette réunion. ‘’Nous allons aussi poursuivre les discussions prometteuses engagées avec l’Afrique du Sud. Nous sommes ouverts à d’autres collaborations, dans un esprit de partenariat respectueux et d’échange entre pairs. Car nous sommes tous humbles devant cette pandémie’’, souligne le chef de l’Etat.
Il a profité des échanges pour interpeller ses confrères et tous ceux qui s’interrogent aujourd’hui sur l’avenir de la santé mondiale. A son avis, en particulier, nombreux sont ceux qui réfléchissent aux investissements qu’il faudrait déployer pour produire, au plus vite, plus de vaccins, plus de traitements, plus de tests.
‘’Je demande instamment que l’on mette l’Afrique au centre de la carte, pour que la production mondiale soit structurellement plus équilibrée. Toutes les questions doivent pouvoir être posées, y compris celles de notre capacité à partager la propriété intellectuelle et à effectuer des transferts de technologie rapides et efficaces’’, soutient-il. Avant d’ajouter que cela est non seulement une question d’équité d’accès, mais aussi une priorité pour la santé mondiale, afin que chaque continent contribue, à sa juste mesure, à la santé et à la sécurité de tous. Le président Macky Sall estime qu’il se bat, depuis le début de la pandémie de Covid-19, pour que l’accès global au vaccin soit une réalité, une nécessité dont tout le monde a pris conscience de manière aiguë. Ce qui oblige les gouvernements à repenser leurs modèles de production. Ils se sont, renseigne-t-il, focalisés sur la recherche d’un vaccin et peuvent encore une fois se réjouir que plusieurs vaccins sûrs et efficaces soient aujourd’hui disponibles.
VIVIANE DIATTA