Publié le 5 Aug 2016 - 01:37
EXPOSITION TEXTE-STYLES

Les tissus africains magnifiés

 

Les cimaises du musée d’art africain Théodore Monod accueillent depuis le 29 juillet dernier une exposition de textiles africains anciens et modernes. ‘’Texte-styles : étoffes, graphisme et société’’ est le titre de cette dernière et reçoit une partie de la collection du musée organisateur.

 

A peine les derniers escaliers menant à l’étage du musée d’art africain Théodore Monod de l’institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) franchis, on découvre un rideau en tissu africain. Il annonce les premières textures de l’exposition ‘’Texte-Styles : étoffes, graphisme et société’’ organisé par ledit musée en partenariat avec le tout nouveau musée des civilisations noires. Elle est ouverte depuis le 29 juillet dernier et se poursuit jusqu’en janvier 2017. A côté de ce rideau, sur le mur, une autre étoffe sur laquelle on peut lire le mot du commissaire de ladite exhibition, par ailleurs conservateur par intérim du musée Théodore Monod, El Hadji Malick Ndiaye. Des mots écrits sur une étoffe pour rester dans le contexte de cet étalage de tissus africains.

‘’Texte-Styles est un jeu de mots qui fait allusion aux entrelacs stylés des textiles. Texte veut dire tissu, nous rappelle Roland Barthers. Il y a dans l’idée de texte, comme une métaphore qui nous ramène irrésistiblement à l’idée de tissage. Le textile est un réseau inextricable de fils dont les motifs sont des partitions d’intimité, d’intérieur de couples ou de corps mis en valeur. A travers ces différents chapitres de l’exposition, les textiles montrent et cachent des expressions culturelles et des modes de vie’’, écrit M. Ndiaye.

A peine le rideau circonstanciel dépassé, l’on se rend compte qu’il a raison. Ici, on retrouve différentes étoffes de diverses communautés africaines. Cela va du Sénégal à la Haute Volta devenue Burkina Faso ou encore la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, la Guinée etc. A travers ces tissus, l’on perçoit l’habileté des artisans africains. Une adresse qui date de bien longtemps. Car bien des matières exposées dans cette grande salle viennent de sociétés africaines d’avant la colonisation ou de l’Afrique occidentale française (AOF). Aussi, ‘’loin d’être de simples atours, de signes de richesse et de pouvoir, les textiles proclament la haute technicité du savoir-faire des sociétés africaines’’, note d’ailleurs El hadji Malick Ndiaye. Mieux encore, ‘’ils sont des indicateurs du raffinement des goûts esthétiques et confirment la maîtrise de l’alchimie des matériaux’’, ajoute-t-il.

En outre, certains des espèces mis en avant sont cousus, d’autres pas. A travers, les premières, on découvre des modes et des modèles de vie. On sent quelques ressemblances çà et là souvent dues à la proximité géographique. C’est le cas entre les pagnes de la Guinée et du Sénégal.  A travers les modèles cousus, on découvre les accoutrements de chasseurs et de guerriers ghanéens.

Dialogue entre patrimoine et création

Par ailleurs, dans cette exposition, on découvre aussi des tissus de tous âges. En effet, à côté des textiles anciens sont exhibés des tissus industriels dont certains ont emprunté des motifs de tissus traditionnels comme le bogolan. Un choix qui s’explique par une volonté de montrer l’évolution du savoir-faire africain. Lequel ‘’a évolué au fil de l’histoire, à telle enseigne qu’il aurait été incomplet d’exposer les textiles sans donner à voir la pratique industrielle et l’ingéniosité plastique de nos artistes contemporains. Le dialogue entre patrimoine et création s’imposait donc de fait’’, conçoit El Hadji Malick Ndiaye. C’est pour cela qu’on retrouve dans cette exposition des tapisseries de Kalidou Kassé, des œuvres de Viyé Diba ou encore Alioune dit Pap Badiane. 

BIGUE BOB et SAFYATOU DIOUF (Stagiaire)

 

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