Les craintes de l’Acsif sur la crédibilité de la monnaie locale
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Face à la presse, hier, pour tirer le bilan de la Semaine de l’inclusion financière, l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) a exprimé toutes ses craintes, face à la montée du faux monnayage, de la cybercriminalité et de la circulation de l’argent sale.
L’Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) a tiré, hier, le bilan de la Semaine de l’inclusion financière qui s’est tenue à Dakar du 18 au 23 novembre derniers. L’édition de cette année, selon l’organisation de défense des clients et sociétaires des institutions financières, s’est déroulée dans un contexte de déphasage entre la masse non bancarisée et les professionnels des milieux d’affaires faisant usage de tels outils, mais surtout invités à la table des négociations sur les perspectives, modalités et conditions de l’inclusion financière.
L’actualité récente confirme, selon elle, la crainte des uns et la complicité des autres relativement aux incidents entachant la crédibilité de la monnaie locale par le faux monnayage, l’argent sale, la cybercriminalité, la thésaurisation excessive et l’exclusion, de facto, de l’informel pour cause d’analphabétisme préjudiciable.
‘’Favoriser l’arrivée des néo-banques’’
Pour faire face à cette situation, l’Acsif a décidé de jouer sa partition. C’est ainsi qu’elle s’est, selon son président Famara Ibrahima Cissé, déplacée sur l’ensemble du territoire et dans les villages les plus reculés du pays, pour conscientiser les populations, mais aussi les sensibiliser sur la nécessité de faire face ‘’aux délinquants financiers qui sont en train de plomber l’économie du pays’’.
La Semaine de l’inclusion financière vise à inclure financièrement les populations démunies qui vivent dans des localités très enclavées, qui sont hors du système financier, qui ne parviennent pas à utiliser des outils numériques. Il y a aussi celles qui se sont auto exclues du système, pour des raisons culturelles et de délinquance financière. Ces populations, pour le président de l’Acsif, ont besoin d’être mises en confiance, afin de relever le taux d’inclusion financière qui est encore bas. Mais il note des difficultés à ce niveau. Jusqu’ici, relève M. Cissé, la principale cible n’a pas été atteinte. ‘’Limiter toutes les activités de la politique d’inclusion financière à Dakar-ville, entre le Cesag, la Banque centrale et le musée des Arts et des Civilisations noires, pose problème. Si on ne parle pas d’échec, on peut oser dire que la cible n’a pas été véritablement touchée’’, déclare-t-il.
A l’en croire, étant donné que la frange la plus importante de la population sénégalaise, tels que les pêcheurs, les éleveurs et les cultivateurs, n’a pas été touchée, l’objectif de départ de cette Semaine de l’inclusion financière a été dévoyée. Pour inverser la tendance, l’association demande l’amélioration du cadre juridique afin de favoriser l’arrivée des néo-banques. ‘’Nous précisons que ces néo-banques, partout en Europe, sont en train de relever considérablement le pouvoir d’achat des populations et d’aider à la réalisation de leurs projets par une rapidité et une efficacité dans l’accompagnement, avec des coûts beaucoup moins élevés’’, déclare M. Cissé.
AIDA DIENE