Le chauffeur du bus condamné à trois mois ferme

Le drame survenu au rond-point JVC a choqué jusque sur les réseaux sociaux. Une passante, mère de famille, a été mortellement renversée par un bus conduit par un jeune homme sans permis de conduire adapté. Cousin du propriétaire du véhicule, Abou Lo a reconnu les faits. Le tribunal l’a condamné à trois mois de prison ferme.
Abou Lo s'est présenté devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, les yeux baissés, visiblement secoué. À 28 ans, il portera longtemps la culpabilité d’un geste qu’il dit avoir posé ‘’pour se faire un peu d’argent’’ pour les fêtes. Ce geste, c’est d’avoir pris les clés d’un bus Tata, sans en avoir l’autorisation ni les papiers nécessaires.
Ce jour-là, au rond-point JVC, une femme meurt sous ses roues. Une mère de famille. L’émotion a été vive et pas seulement dans la salle d’audience. Sur les réseaux sociaux, les témoignages d’indignation se sont multipliés. Beaucoup pointent du doigt le laxisme qui règne autour de la gestion des bus de transport en commun, souvent conduits sans contrôle ni encadrement.
À la barre, Abou Lo n'a pas cherché à se dérober. Il a reconnu avoir pris les clés dans la chambre de son cousin Samba Seck, propriétaire du bus. ‘’Je voulais juste rouler un peu, pour avoir un peu d’argent pour les fêtes’’, dit-il. Mais tout a basculé lorsqu’un client a demandé un arrêt. Abou a freiné brusquement. Il a entendu des cris. Quand il est descendu, la dame est là, sous le pneu arrière droit. ‘’Je ne l’ai pas vue’’, répète-t-il. Pris de panique, il a pris la fuite. Il n’a ni permis de conduire pour le transport en commun ni livret pour ce type d’activité.
Le parquet est formel. Il n’avait rien à faire au volant de ce bus. Il a requis six mois de prison ferme, la suspension de son permis de conduire pour une même durée et une amende de 500 000 F CFA.
Samba Seck, propriétaire du véhicule et cousin du prévenu, a été totalement blanchi. Il a affirmé n’avoir jamais autorisé Abdou à conduire. Le jour du drame, il était à Louga. Le véritable chauffeur, lui, avait laissé le bus garé devant chez eux. Et les clés dans la chambre de Samba.
La défense s’est inclinée devant la mémoire de la victime. Elle a plaidé l’imprudence, la jeunesse et l’absence d’intention criminelle. Abou Lo, ont-ils soutenu, n’est qu’un jeune homme dépassé par la gravité des conséquences. Le tribunal l’a condamné à trois mois de prison ferme et à une amende de 200 000 F CFA. Samba Seck, lui, a été relaxé.
MAGUETTE NDAO