Les décideurs politiques face à leurs devoirs
Devant une assistance essentiellement constituée de femmes parlementaires venues d'Afrique, des Amériques et d'Europe, le président de l'Assemblée nationale du Sénégal a affirmé qu'«il est plus que temps que les droits de la femme soient définitivement consacrés, au moment où le phénomène de la mondialisation exerce une influence multiforme dans le comportement des sociétés humaines''.
Cette lutte, selon Moustapha Niasse, ''nous est imposée et nous devons l’accepter''. Car, ''la réalité repose sur la pression des exigences vitales qui sont liées à la mutation de nos sociétés, dans leur manière de vivre, de penser, d’évoluer vers un progrès sans cesse recherché mais qui ne sera jamais atteint si la femme ne voit pas ses droits reconnus''.
Ainsi, il a invité les décideurs politiques à ''lier le droit de la femme au travail, comme un droit humain, le droit de la jeune fille à la mixité scolaire, avec un égal traitement et une égalité des chances sur la base du seul mérite.'' Tout en soutenant que ''le travail féminin doit changer de visage'', il estime que ''toutes les formes de discrimination que subissent les femmes doivent être bannies''. D'ailleurs, dans ce domaine, ''les élus et principalement les parlementaires, portent une responsabilité singulière''.
Pour sa part, la présidente du Réseau des femmes parlementaires francophones a salué la mise en œuvre de la loi sur la parité au Sénégal. Selon Françoise Bertieaux, députée de la Communauté française de Belgique, le vote et l'application de cette loi sont «une avancée démocratique majeure et un exemple pour la participation politique des femmes au Sénégal mais aussi et surtout dans le monde entier pour la démocratie et pour l'État de droit».
Interpellé en marge de cette rencontre sur la revendication du Conseil sénégalais des femmes quant à l'application de la parité dans la nomination des membres du Conseil économique et social, Moustapha Niasse n'a pas été très loquace. Après avoir souligné que «ce dossier sera géré en fonction de ce que dit la loi», il a ajouté que l'idée sera de «mettre ensemble ce que demandent les femmes et ce que dit la loi».
Assane MBAYE