Le Saes exige la réouverture du campus universitaire
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur(Saes) demande la reprise des activités pédagogiques aux autorités de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Fermée le 1er juin 2023 suite aux saccages que l’université Cheikh Anta Diop avait subis lors des tensions politiques, les autorités du temple du savoir ont décidé de prolonger de deux mois les ‘’vacances forcées’’. En désaccord avec cette décision, le Saes/Ucad a organisé hier un point de presse devant le rectorat pour exiger la reprise des activités pédagogiques. La coordinatrice, Fatou Seck Youm, n’y est pas allée par quatre chemins. ‘’Voilà cinq mois que I'Ucad est sortie de son chantier battu, l'enseignement en présentiel qui lui a valu sa place de première université francophone.
Ça suffit, parce que bien évidemment, ce temps de latence impacte négativement sur le quantum horaire et, par conséquent, sur la qualité de la formation. Ça suffit, parce qu'en cinq mois, nous avons noté l'atermoiement des autorités dans un dilatoire continu et savamment orchestré durant toute cette période. Lesdites autorités n'ont posé aucun acte concret pour une reprise des enseignements en présentiel, laissant visibles les stigmates issus des saccages, nonobstant les multiples alertes de la coordination’’, dénonce-t-elle.
‘’Nous n'avons pas le droit de laisser croire à ces personnes malveillantes que leur objectif criminel, qui était la mise à terre de notre outil de travail et, par-delà, l'enseignement supérieur, est atteint. Nous n'avons pas non plus le droit de laisser croire à l'opinion que l'université est devenue un lieu d'instabilité et d'insécurité. Il est alors impératif que I'Ucad se redresse par la reprise sans délai des enseignements en présentiel, et ce, tout au moins, pour sauver l'année académique 2022-2023’’, a-t-elle souligné.
‘’La situation impose que vous décidiez le 8 novembre 2023, à l'unanimité, de la reprise effective des enseignements en présentiel. (...) Vu le ras-le-bol généralisé, l'épuisement et l'exaspération de tous les enseignants-chercheurs qui traduisent simplement un immense désir de reprendre l'enseignement dans les amphis, les salles de cours de travaux dirigés et de travaux pratiques, vous n'avez pas le droit de faillir. Vu l'angoisse des étudiants, suffisamment atteints par la peur d'une année compromise, vous n'avez pas le droit de faillir. Au demeurant, la coordination du Saes campus de Dakar maintiendra sa mobilisation ferme et résolue jusqu'à entière satisfaction. Main dans la main, nous devons parvenir à une reprise immédiate et effective des enseignements en présentiel, à rassurer les parents d'étudiants, les étudiants, la communauté nationale et internationale’’, appelle-t-elle.
Ainsi, elle appelle le recteur à plus de responsabilités, de sagesse, au respect et à une application fidèle des décisions issues des instances délibérantes et invite, par ailleurs, le ministre de l’Enseignement supérieur à une matérialisation diligente des accords verbaux et écrits qui engagent le gouvernement.
‘’La coordination Saes du campus de Dakar dit non à la volonté de confiscation du pouvoir de décisions des instances académiques. Elle dit non à cette campagne de désinformation de l'opinion sur la situation réelle de I'Ucad. La coordination Saes du campus de Dakar dit oui à une reprise immédiate et sans condition des enseignements en présentiel’’, a déclaré la coordinatrice.
NDEYE KHOUDIA DIENG(STAGIAIRE)