Un programme de haut niveau pour la 10ème édition
Au moment où presque tous les grands festivals sénégalais de hip-hop ont disparu, le Festival international de hip-hop et de cultures urbaines (Festa2H) est encore là. Ouverte le 6 juin dernier, sa dixième édition se poursuit jusqu’au 13 juin. En plus des rappeurs sénégalais, la manifestation implique des artistes étrangers reconnus au plan international.
Dix années d’existence, ça se fête. Surtout quand on est un festival de hip-hop dans un pays, (le Sénégal), où le mbalax règne en maître. Les initiateurs du Festa2H l’ont bien compris. Cette année, le festival dure huit jours avec 100 groupes devant prester devant près de 20 mille spectateurs attendus. Le top départ a été donné le 6 juin passé avec un grand concert donné dans l’enceinte du complexe culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine, qui abrite le siège d’Africulturban, structure organisatrice de cette rencontre annuelle des acteurs des cultures urbaines dirigée par le rappeur Matador.
A ce premier concert ont participé 25 groupes. ‘’Les 80% sont issus de Pikine’’, a expliqué le directeur artistique du Festa2H. Ceci est une manière pour les organisateurs de faire participer au maximum les artistes hip-hop underground.
Mais de grands noms du rap, venant de l’étranger notamment, sont à Dakar pour donner un cachet international au festival. Et ce ne sont pas des artistes de seconde zone qui ont été appelés. Groupe phare du rap aux Etats-Unis, dans les années 1990, Das EFX va jouer sur l’une des scènes du Festa2H au même titre que Lino d’Ärsenik, considéré comme le ‘’meilleur lyriciste’’ français de sa génération ainsi que Casey née Cathy Palenne, rappeuse martiniquaise vivant à Paris.
A côté de ces grands noms du rap américain et français, vont s’illustrer des rappeurs venant de la Gambie, du Zimbabwe, de la Mauritanie, de la Guinée-Bissau et du Maroc. En plus du complexe culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine, l’institut français de Dakar et la Maison de la Culture Douta Seck vont abriter des spectacles.
Concerts, ateliers de formation sur la musique assistée par ordinateur, le métier de DJ, le slam, tables rondes sur diverses thématiques (droits d’auteur à l’heure du numérique, rôle des artistes dans la convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles…) sont au programme du Festa2H 2015.
Pour montrer que le festival, ce n’est pas que du rap, les organisateurs ont prévu une caravane graffiti, la projection du film ‘’Brooklyn’’, précédée d’une discussion sur ‘’les voix féminines engagées du hip-hop’’, et une exposition photo de l’artiste Sandy Haessner intitulée ‘’Goldschool Galsen’’.
BIGUE BOB