Amadou Diaw fait la radioscopie de Dame justice
Après un thème sur le Conseil constitutionnel, le journaliste-producteur audiovisuel revient avec un nouveau film sur la justice dans son ensemble. La projection en avant-première du film documentaire intitulé ‘’Justice : les carnets secrets’’ a eu lieu hier, à la Maison de la presse.
‘’Justice : les carnets secrets.’’ C’est le quatrième film documentaire du journaliste-producteur audiovisuel, Amadou Diaw, projeté hier en avant-première, à la maison de la presse. Pendant une heure, le réalisateur fait une radioscopie de la justice, grâce à l’intervention de magistrats (juge Cheikh Bâ et le substitut général Ibrahima Hamidou Dème ainsi que Magatte Diop, Président de l’union des magistrats sénégalais), d’avocats (Mes Khassimou Touré et Ousmane Sèye), de journalistes (Issa Sall et Pape Samba Kane) et d’un défenseur des droits de l’Homme (Aboubacry Mbodj). Tous abordent différents thèmes liés au fonctionnement de la justice, mais également aux difficultés auxquelles celle-ci est confrontée. Parmi ces thèmes, l’incompréhension des décisions de justice par la population dans sa grande majorité, les accusations de corruption, le débat sur la nomination des magistrats, les lenteurs judiciaires avec pour illustration l’affaire Mamadou Diop et les longues détentions préventives.
Le film pose également le débat sur la divulgation des secrets de l’instruction et d’audition par la presse. ‘’Une belle initiative’’, dira tout simplement l’éditeur du journal ‘’Le Populaire’’, Pape Samba Kane, à la fin de la projection. Pour lui, ‘’tous les thèmes développés semblent dispersés, mais la cohérence d’ensemble y est vu. Ils ont tous un Link’’. Pour l’auteur, il était important de rassembler autant de thèmes dans un film, dans la mesure où, depuis 2012, la justice est au cœur de l’actualité avec l’arrestation de plusieurs hommes politiques et du milieu des affaires. Et la tâche n’a pas été difficile pour Amadou Diaw de recueillir l’avis des magistrats.
Ce qui est tout à fait le contraire pour ses confrères journalistes. ‘’Je n’ai pas eu de difficulté pour convaincre les magistrats, mais c’était très difficile avec les journalistes… Cela, je ne saurais l’expliquer’’, regrette le réalisateur. Outre un problème de source, Amadou Diaw confie avoir été confronté à des problèmes financiers. Mais sa plus grande difficulté demeure le sponsoring, parce que, dit-il, ‘’même les grandes sociétés préfèrent sponsoriser des spectacles de lutte plutôt qu’un produit qui peut servir à l’élite’’. Malgré ces difficultés, le réalisateur est loin de renoncer à la production. Puisqu’un autre film documentaire est dans ses prévisions. Cette fois-ci, il portera un peu sur l’histoire et la culture, précisément ‘’l’éthique ceddo’’. Mais d’ici la prochaine production, Amadou Diaw compte vulgariser les carnets secrets de la justice, à travers des projections au niveau des universités et dans les autres régions.
FATOU SY