Publié le 6 Mar 2017 - 11:44
FIN DE LA 25E SESSION

Le Fespaco en chiffres

 

Clap de fin pour la 25e édition du festival de cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Samedi était clôturée, au palais omnisport de Ouaga 2000, la biennale du cinéma. Pour la première fois, deux Chefs d’Etat ont pris part à cette fête. Il s’agit de celui du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara. C’est d’ailleurs le duo qui a remis au gagnant de l’étalon d’or de Yennenga, Alain Gomis, son prix.

Cette clôture était, pour le délégué général du Fespaco, Ardiouma Soma, l’occasion de faire le bilan de cette 25e édition. A l’en croire, cette année, il y a eu 454 séances de projection pour plus de 165 films en huit jours. 135 millions ont été mobilisés pour les prix du palmarès officiel et des prix spéciaux. Plus de 100 kg de bronze, d’argent et d’or décernés aux réalisateurs et collaborateurs techniques et artistiques sous forme de trophées. Le Fespaco 2017, c’était aussi 500 artistes et réalisateurs ivoiriens à Ouagadougou, a-t-il dit.

Le thème de cette année a été : ‘’formation et métiers du cinéma et de l’audiovisuel’’. A cet effet, a été organisée une table-ronde sur la formation et bilan de projets. Dans ce sens, il a annoncé que des résolutions fortes ont été prises. En outre, il a annoncé les grandes lignes de la prochaine édition, du 13 février au 2 mars 2019. Elle coïncidera avec le jubilé d’or, 50 ans,  de la manifestation. Une 26e édition qui sera, sans nul doute, organisée en grandes pompes, mais qui va marquer aussi le temps de discuter sur l’économie du cinéma, comme l’a annoncé M. Soma.

REACTIONS … REACTIONS… REACTIONS

OUSMANE WILLIAM MBAYE (LAUREAT PREMIER PRIX DOCUMENTAIRE) 

‘’Ce qui m’a le plus marqué, c’est que Cheikh Anta est reconnu’’

‘’Je dédie ce prix à Louise Marie Diop, épouse de Cheikh Anta, qui, il y a un an jour pour jour, est allée rejoindre son mari à Kemtiyu. C’est un plaisir, un grand bonheur pour moi d’avoir remporté ce grand prix au Fespaco, après avoir eu un troisième prix avec ‘‘Président Dia’’, à cette même rencontre. Pour moi, la reconnaissance du métier c’est à travers  des  festivals,  comme le  Fespaco, et à travers des collègues cinéastes qui jugent mon travail. Donc, m’octroyer le premier prix du documentaire ne peut être que du bonheur.

Concernant la consécration d’un travail de mémoire, je pense que l’intérêt a été reconnu depuis assez longtemps, mais ce qui m’a le plus marqué avec « Kemtiyu, Séex Anta », c’est que Cheikh Anta est reconnu. Ce  n’est pas parce que c’est Ousmane William Mbaye. C’est l’intérêt du film. Les gens se sont dits : il y a  quelque chose sur le personnage de Cheikh Anta qui peut intéresser la jeunesse. C’était cela l’objectif du film. Que les gens aient envie de connaitre, de  découvrir et d’approfondir l’œuvre du savant. Et je pense que Cheikh Anta le mérite. Il est dans le silence et dans le tombeau, depuis 31 ans. Il est temps qu’il se réveille et qu’il parle à la jeunesse africaine’’.


ABDOULAHAD WONE (REALISATEUR DE LA MEILLEURE SERIE TELEVISUELLE) 

 ‘‘On n’a pas eu de soutien local’’

‘’C’est une reconnaissance et cela m’encourage à aller de l’avant. Je suis ému, très content. Je ne m’attendais pas à gagner, parce que la compétition était dure. Il y avait de bonnes séries en compétition. C’était inimaginable pour moi de gagner le grand prix. On remercie tout le peuple sénégalais, nos familles, ma femme, les acteurs, l’équipe technique. Tout le monde était fatigué de ‘’Tundu Wundu’’. Mention spéciale à A+. Parce qu’au moment où c’était dur, personne n’a voulu nous soutenir. C’est cette chaîne qui nous est venue en aide. Chapeau à eux, parce qu’ils ont cru en ‘‘Tundu Wundu’’. Ils ont cru en notre projet.

C’est le moment de les féliciter et de leur dire merci. Avant d’être sélectionné au Fespaco, j’étais très découragé. J’avais décidé de verser dans la facilité en faisant du plus simple et moins compliqué, à produire comme tout le monde. Le prix me réconforte aujourd’hui sur mes premiers choix. Il faut se battre et essayer de travailler au mieux. Un film est un produit audiovisuel. Donc, il n’a pas de limites. Il peut être vu partout. Mieux vaut faire un produit de qualité et ne pas rentrer dans la facilité, comme j’ai failli faire. J’espère qu’avec ce prix d’autres portes s’ouvriront à nous. Je suis aujourd’hui triste que ce film ne soit pas vu par la majorité des Sénégalais. Franchement, on n’a pas eu de soutien local. On a essayé de taper à différentes portes pour avoir des financements. En vain. Peut-être qu’on ne nous prenait pas au sérieux ou ils ne comprenaient pas ce qu’on était en train de faire. On a été récompensé aujourd’hui. On a été persévérant’’.


OUMAR SALL (PRODUCTEUR DE FELICITE) 

‘’La culture n’est pas à reléguer au second plan’’

‘’Nous rendons grâce à Dieu qui nous a permis d’y arriver aujourd’hui. Ce travail est celui d’une équipe. Il n’y a pas que moi. Je ne portais qu’une stratégie de production avec un réalisateur  qui est major de sa génération, qui sait faire ce que nous pensons, participer dans l’art du récit cinématographique. On ne peut pas développer un pays sans sa culture. Il ne faut pas se voiler la face. Aujourd’hui, si l’Afrique veut se développer, il faut que les dirigeants africains financent la culture, le cinéma. 

Cela peut se faire en créant des cinématographies fortes, des fonds bien dotés et des sociétés de production qui accueillent les projets des réalisateurs. Il faut appeler des sociétés comme Orange à avoir des guichets africains, parce que, je pense qu’on ne peut pas décider de notre avenir, du sort de nos films, depuis l’étranger, sans tenir compte de nos valeurs. L’importance du cinéma dans l’imaginaire des Africains doit être gage de son importance politique. C’est pourquoi, j’appelle les dirigeants africains à parler à Orange. Parce qu’il puise en Afrique mais le financement se décide en Europe. Le 2e aspect, ce sont les réserves du FCfa. Il faut négocier avec la France pour qu’on crée un fonds commun qui finance le développement de la culture africaine. Le cinéma est une économie, il faut que nos Etat comprennent cela ; la culture n’est pas à reléguer au second plan, mais au premier plan’’.

B. BOB (envoyée spéciale à Ouagadougou)

 

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