Publié le 8 Feb 2023 - 13:51
FINANCEMENT DE LA LUTTE ANTITABAC

Une perte de 98 milliards F CFA enregistrée en 2017

 

Une étude menée par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) en 2017, renseigne que le tabagisme a coûté 122 milliards F CFA à la société sénégalaise, pour ne lui en rapporter que 24 milliards en guise de taxes, soit une perte sèche de 98 milliards F CFA. 

 

‘’La taxe parafiscale, un moyen de financement durable de la lutte antitabac et des maladies non transmissibles au Sénégal’’. Tel est le thème de l’atelier de sensibilisation des journalistes spécialisés dans le domaine de la santé qui s’est tenu hier.

Présent à la rencontre, le directeur exécutif de Cicodev a confié que le financement de la santé en général et celui de la lutte antitabac en particulier sont de véritables défis pour l'État du Sénégal. Puisque le budget alloué au secteur de la santé, au titre de l’année 2023, s’élève à 242 474 429 117 F CFA, soit 4,7 % du budget général. Le constat, malgré les efforts, dit-il, est que ce budget reste encore loin des 15 % prévus par l’Accord d’Abuja. Et sur ce montant, seulement 25 000 000 F CFA sont alloués à la lutte antitabac.

En outre, rappelle Amadou Kanouté, selon l’OMS, les maladies non transmissibles (MNT) telles que les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, le cancer et le diabète ont augmenté et causent actuellement 45 % des décès au Sénégal. "Le chiffre est très élevé, car la moyenne est de 28 % en Afrique subsaharienne. Les coûts liés aux soins médicaux pour les MNT représentent 30 % des dépenses nationales de santé. Quant au tabagisme, il représente aussi un coût énorme aux dépenses de santé. En effet, une étude, menée par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) en 2017, estime que le tabagisme a coûté 122 milliards F CFA à la société sénégalaise, pour ne lui en rapporter que 24 milliards en guise de taxes, soit une perte sèche de 98 milliards F CFA’’.

Ainsi, pour résorber ce déficit constaté dans le financement de la lutte antitabac et des MNT, Cicodev Afrique, dit-il, a lancé, depuis près d’une année, avec l’appui de Campaign for Tobacco Free Kids (CTFK) une campagne de plaidoyer dont l’objectif est d’adopter un décret instituant une taxe parafiscale sur le tabac pour financer la lutte contre le tabac et les MNT.

"Il me plait de le rappeler ici, l’adoption d’un décret instituant une taxe parafiscale pour financer un secteur n’est pas une nouveauté au Sénégal. En effet, les secteurs du tourisme, des infrastructures, de l’énergie et récemment du logement, pour ne citer que ceux-là, ont tous bénéficié d’une taxe parafiscale. Cette dernière permet de mobiliser et de sécuriser des ressources pour les financer dans un secteur bien déterminé. C’est tout le sens de notre campagne’’, explique Amadou C. Kanouté.

En écho à ses propos, le représentant du Programme national de lutte contre le tabac, Oumar Ndao, a confié qu'il y a une très forte relation entre les taxations et la baisse du tabagisme. Selon lui, quand le prix du tabac coûte cher, on a tendance à observer une baisse de niveau chez les fumeurs. ‘’L'industrie du tabac est forte et puissante.

Il faut être stratégique pour faire face à elle. Elle a des ingérences partout. En 2017, 24 milliards étaient engagés en termes de taxation tirée du commerce du tabac, contre 122 milliards pour prendre en charge les malades liés au tabac dans ce pays. L'État le sait, mais qu'est-ce qu'il a fait ? C'est la raison pour laquelle on a réuni la presse pour que la population soit au courant. Ce n'est pas une question du bénéfice du petit budget fait par le boutiquier. La loi sur le tabac a réussi, car nous avons eu la chance que c’était durant la campagne électorale, en 2012. Si cette question est lancée, cela fera l'objet de débat partout et ce sera un grand pas en avant", déclare M. Ndao.

CHEIKH THIAM

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