''Les Thiessois ne payent pas l’impôt'', déplore Yankhoba Diattara
Thiès manque de civisme fiscal. C’est ce qu'a affirmé le premier adjoint au maire de la ville de Thiès, Yankhoba Diattara, hier à l'occasion de l'ouverture des journées nationales d'information sur le nouveau Code général des impôts, à la Chambre de commerce de la ville. D'après M. Diattara, les Thiessois ne payent pas l’impôt, encore moins les taxes municipales, et invite à corriger cette situation.
Selon l'adjoint du maire Idrissa Seck, les prévisions budgétaires municipales tournent autour de 2,5 milliards Cfa, mais c’est seulement sur les impôts locaux qu'elle a plus de satisfaction. Mais, a déploré Yankhoba Diattara, quand il s’agit des taxes, le recouvrement fait défaut. D'après lui, cela ne procède ni d’un manque d’engagement ni d’un déficit de personnel au niveau de la perception municipale, mais d’un manque de civisme fiscal. ''Beaucoup de commerçants et de contribuables n’acceptent pas d’être enrôlés. Tout dernièrement, il y a l’Agence de développement municipal (ADM), sur financement de la Banque mondiale, qui a effectué un travail de recensement au niveau de la ville de Thiès ; et on s’est rendu compte que moins de 30% des contribuables ne payaient pas l’impôt ou avaient sous-évalué leurs activités. Ce qui fait que le potentiel est important mais n’est pas vraiment pris en compte'', renseigne le premier adjoint au maire.
Dorénavant, a-t-il annoncé, la municipalité va collaborer avec le centre des services fiscaux de Thiès pour enrôler le maximum de contribuables afin de booster les recettes. ''La situation actuelle est assez complexe parce que nous avons des engagements financiers vis-à-vis de nos partenaires stratégiques. Mais nous avons constaté des retards énormes en termes d’arriérés de payements. Nous avons plus de 200 millions d’arriérés. Ce qui se traduit par une pression de trésorerie qui fait qu’on ne peut pas respecter nos engagements'', a déploré l'élu local. Qui martèle : ''Il faut que les Thiessois payent. Ils sont exigeants par rapport à la propreté de la ville, l’éclairage, la sécurité mais en retour, ils ne payent pas. Nous avons plus de 1 milliard de taxe municipale sur les frais de bornage qui ne sont pas recouvrés.''
Hausse de 300%
Néanmoins, les recettes fiscales de la capitale du Rail ont atteint 300% en l’espace de deux ans, s'est félicité Babacar Pascal Dione, chef du centre des services fiscaux de Thiès. L’inspecteur des impôts et domaines soutient que l’impôt au Sénégal n’est pas difficile : ''Il y a un problème de communication et c’est cela que nous voulons corriger en organisant ces journées.''
NDÈYE FATOU NIANG
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